Le débat autour du changement de la constitution togolaise s’intensifie. Plusieurs acteurs de l’opposition et de la société rejettent le projet qui est aussi objet de débats à l’international et dans certaines chancelleries. La France a quant à elle déclaré suivre la situation de près. Les partisans de Faure Gnassingbé voient là une tentative d’ingérence.
Les mobiles derrière le changement de la constitution togolaise ont été expliqués dans l’exposé des motifs qui a soutenu la proposition de loi des députés majoritairement du parti au pouvoir.
Les porteurs du nouvel ordre constitutionnel croient savoir que l’Afrique est à la croisée des chemins et qu’il faut adapter la gouvernance aux réalités africaines. Pour les tenants d’une telle position, après près de 4 décennies d’expérience du régime présidentiel, le Togo se doit de se donner une autre voie pour éviter certaines crises.
Les supporteurs du régime togolais soutiennent que le régime parlementaire est celui qui s’adapte aux réalités du pays. Pour eux, c’est en toute souveraineté que le Togo a décidé de se donner une nouvelle orientation.
« Le Togo a le doit de prendre en toute responsabilité la voie qui lui donnera sa fierté et à prendre ses marques », commente sous anonymat un des supporteurs de la réforme.
Dialogue sur la constitution
Pendant que les contestations vont bon train en interne, la France a déclaré jeudi suivre de près la situation qui prévaut au Togo. Elle a appelé de ce fait l’ensemble des acteurs politiques à un dialogue apaisé, inclusif et serein.
« Nous suivons la situation au Togo avec attention. Nous appelons l’ensemble des acteurs politiques à un dialogue apaisé, inclusif et serein. C’est une situation que nous suivons avec attention et que nous suivrons avec attention », a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
C’est bien cette réaction française qui ne convient pas à certains inconditionnels de Faure Gnassingbé qui voient déjà une ingérence de l’ancienne puissance coloniale. Ils tiennent à inviter la France et les autres puissances occidentales à savoir raison gardée et à ne pas se mêler de la démarche enclenchée par les autorités togolaises.
« Le temps viendra pour les uns et les autres de passer aux analyses et critiques. Chaque nation, chaque peuple est libre de créer sa route. Le Togo à choisi la sienne. Qu’on lui donne toutes les chances de s’essayer », ajoute ce partisan du changement de la constitution.