La coalition de l’opposition, qui s’est montrée démunie mercredi face à l’imposant dispositif sécuritaire et militaire déployé dans les rues de Lomé par les autorités togolaises, a décidé de maintenir son appel à manifester pour ce jeudi et samedi prochain. Et tout comme mercredi, le constat est le même jeudi dans la plupart des localités du pays y compris Lomé. Aucun regroupement de manifestants n’a été constaté. Seuls des militaires, gendarmes et policiers sont aux points de rassemblement et de chute.
Comme il fallait s’y attendre, la manifestation de la coalition a connu jeudi le même sort qu’elle a eu à connaître mercredi. Les forces de défense et de sécurité ont bouclé très tôt les points de rassemblement et de chute décidés par l’opposition et refusés par le gouvernement. Les tentatives de regroupement étaient empêchées. Les quelques militants de l’opposition qui étaient sortis ont dû rebrousser chemin au vu du dispositif déployé par les autorités.
Le scénario est identique à celui enregistré mercredi. Les leaders de la coalition des 14 partis politiques ne comptent pas baisser les bras et dénoncent une violation du droit constitutionnel de manifestations pacifiques.
Les manifestations de l’opposition ne sont pas interdites. Mais le gouvernement a décidé, comme depuis le mois d’avril, de modifier les itinéraires ainsi que les points de rassemblement et de chute ; ce que n’accepte pas la coalition.
A la suite de consultations menées samedi à Lomé par la facilitation de la crise togolaise et la Commission de la CEDEAO, il a été annoncé qu’une nouvelle date sera arrêtée pour un nouveau round du dialogue inter-togolais censé aboutir à des propositions de recommandations de sortie de crise à soumettre au sommet de la CEDEAO.
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Pour le Chef de file de l’opposition togolaise, Jean-Pierre Fabre, même si la CEDEAO s’engage à résoudre le problème togolais, cela ne signifie pas qu’il faut « arrêter de manifester ».
« Nous manifestons contre le refus de mener un dialogue sérieux et contre la volonté de M. Gnassingbé de s’incruster éternellement au pouvoir. Nous n’avons pas à attendre la CEDEAO. La CEDEAO s’implique dans le dossier et cela nous réjouit mais c’est nous qui portons la plaie », a-t-il déclaré.
La dernière tentative de manifestation de la coalition en ce qui concerne les 3 jours programmés est attendue samedi prochain. Et quel que sera son issue, la Coalition a demandé aux populations de toute l’étendue du territoire de se préparer à observer une journée « Togo mort » le lundi 18 juin 2018.