Les autorités togolaises pourraient être interpellées dans les prochains jours par le rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’expression. 22 organisations de défense des droits humains sont en tractation pour signaler à cette instance onusienne ce qu’elles appellent violence fragrante et volontariste des droits d’expression et d’opinion ces derniers mois au Togo.
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La situation ces temps-ci au Togo fait état d’une propension du Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles de la gendarmerie nationale (SCRIC) à vouloir appliquer aux journalistes l’article 497 du code pénal, selon une récente sortie du Patronat de la Presse Togolaise (PPT).
En effet depuis fin décembre 2020 beaucoup d’événements pas du tout gais se succèdent au sein de la corporation journalistique au Togo. L’épisode a commencé avec l’arrestation manu militari de Carlos Ketohou, directeur de publication du journal « L’Indépendant Express » par le SCRIC et ensuite le retrait du récépissé de son journal.
A la suite de M. Ketohou qui a été condamné à cause d’un article intitulé « Scoop de fin d’année : deux femmes ministres interpellées pour vol de cuillères dorées », le journal « L’Alternative » a été suspendu pour 4 mois par la HAAC pour avoir écrit sur le ministre en charge de l’urbanisme au Togo.
A signaler aussi que 3 journalistes ont été interpellés récemment par la brigade territoriale sur l’ordre du préfet du Golfe, Komlan Agbotsè. Le représentant du pouvoir central les accusait d’avoir interviewé un chef traditionnel dans les locaux de la préfecture.
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Au niveau de la Coalition Togolaise des Défenseurs des Droits Humains (CTDDH), on estime que la liberté d’expression est mise à rude épreuve. Des actions sont enclenchées par ce regroupement de 22 associations pour une normalisation de la situation.
« Nous sommes en train de saisir le rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’expression », a lâché Bonaventure N’Coué Mawuvi.
Pour le président de la CTDDH, les preuves devant constituer ce dossier pour qu’il percute sont déjà prêtes à 90%. Ce n’est alors qu’une question de temps pour la transmission.
« Ce dossier, nous l’avons déjà constitué à 90%. Nous allons le soumettre dans les jours à venir pour que le rapporteur spécial des Nations Unies puisse faire des communications en direction du Togo sur la liberté d’expression qui est vraiment mise en mal », a-t-il ajouté.
Le Togo a été déjà interpellé en 2019 par les rapporteurs de l’ONU au lendemain de la modification par l’assemblée nationale des textes relatifs à la liberté de manifestations publiques dans le pays.
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