En prélude à la feuille de route que préparent les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO pour une sortie de crise au Togo, une délégation de l’organisation communautaire est arrivée mercredi à Lomé. La délégation conduite par le général Francis Behanzin rencontre jeudi les protagonistes de la crise togolaise pour prendre connaissance des dernières avancées. Au niveau de la Coalition des 14 partis de l’opposition, on annonce que 3 problèmes essentiels seront soulevés devant le commissaire des Affaires politiques, Paix et Sécurité de la Cedeao et sa suite.
Lundi, le Chef de l’Etat togolais a accordé une grâce présidentielle à 7 personnes détenues dans les prisons de Lomé et de Kpalimé. 12 autres personnes écrouées dans la prison de Mango ont bénéficié d’une liberté provisoire. Des actions qui s’inscrivent dans le cadre des mesures d’apaisement, selon la présidence togolaise.
Mais au niveau de la coalition de l’opposition, on réclame au pouvoir de Faure Gnassingbé la libération totale des personnes encore en détention, comme demandé le 27 juin dernier par les facilitateurs. Une délégation du regroupement de l’opposition a d’ailleurs visité les autres détenus de la prison de Lomé.
Prof Aimé Gogué, président de l’Alliance des démocrates pour un développement intégral (ADDI) a estimé à l’issue de la visite que s’il y a toujours des prisonniers « politiques », c’est parce que le gouvernement tient à ce que la procédure judiciaire se poursuive.
« Leur libération tarde parce que le gouvernement tient toujours à ce que la procédure judiciaire se poursuive. Ce alors que les facilitateurs ont insisté sur le fait que ces questions sont à traiter politiquement. Eux-mêmes ont dans leur camp, des gens qui ont commis des crimes mais qui ne sont pas arrêtés et ne subissent pas de procédure judiciaire », a-t-il déploré.
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Se prononçant sur la grâce présidentielle accordée par Faure Gnassingbé à 7 détenus, Prof Gogué pense que c’est insuffisant. Il affirme que la Coalition souhaite que toutes les autres personnes soient libérées.
« Cela a été une recommandation du dialogue. Ils ont libéré partiellement des personnes et je ne crois pas que ce soit une bonne chose », a-t-il ajouté.
C’est dans ce contexte que les acteurs politiques togolais échangeront jeudi avec la délégation de la CEDEAO conduite par le général Francis Behanzin, commissaire au département Affaires politiques, Paix et Sécurité de l’organisation.
Pour Aimé Gogué, la Coalition à soumettre une plateforme qui portera sur 3 problèmes fondamentaux. Il s’agit de la question des réformes avec en toile de fonds, l’éternelle revendication portant sur la Constitution de 1992, les mesures d’apaisement et le problème des réfugiés.
« Pour le moment, nous avons toujours nos revendications. Nous avons nos positions que nous allons exprimer au sujet des réformes et du droit de vote de la diaspora. Ensuite, il y a la question des mesures d’apaisement qui ne sont pas toujours remplies. Enfin, nous allons évoquer la question des togolais qui ont dû quitter le pays et qui sont désormais des refugiés », a déclaré le président de l’ADDI, parti membre de la Coalition des 14.