La coalition des 14 partis de l’opposition et le gouvernement togolais font désormais du mano à mano. S’insurgeant contre la dernière note de service adressée aux préfets pour la mise en place des comités listes et cartes en vue du démarrage de la révision des listes électorales, le regroupement de l’opposition n’a pas attendu longtemps avant d’envoyer une lettre au ministère de l’administration territoriale informant d’une possible manifestation de 4 jours la semaine prochaine. Tout ceci alors que le facilitateur a demandé à l’opposition de suspendre toute manifestation de rues pendant la durée du dialogue et au gouvernement de geler la préparation des élections en attendant l’issue des pourparlers.
Le 30 mars dernier, une note adressée aux préfets par le ministère de l’administration territoriale leur demandant d’envoyer de noms pour la mise en place de Comités listes et cartes a futé sur les réseaux sociaux et a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Et même si le ministère a envoyé une autre lettre pour donner la consigne contraire, la première note a fait ses dégâts notamment au niveau de la Coalition de l’opposition où l’on estime que le pouvoir de Faure Gnassingbé n’a pas de parole.
Dans la foulée, le regroupement de l’opposition, comme pour donner une réponse du berger à la bergère, a envoyé une lettre au gouvernement pour reprendre ses manifestations débutées en août 2017.
La note d’information envoyée au ministre de l’administration territoriale mardi annonce des manifestations pacifiques et publiques suivies de meetings les 11, 12 et 14 Avril 2018 pour exiger le rétablissement de la Constitution originelle de 1992, la révision du code électoral et l’instauration du droit de vote des Togolais de l’étranger, et l’accomplissement du reste des mesures d’apaisement et de confiance.
Les leaders de la coalition expliquent qu’il s’agit à l’heure actuelle d’une note d’information qui n’est pas encore un communiqué appelant les populations à manifester. D’ici le 11 avril, nous confie-t-on, beaucoup de choses peuvent évoluer et donc un changement d’avis est possible.
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Lors de la dernière séance du dialogue inter-togolais, le gouvernement togolais a donné son accord de collaborer avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour suspendre le processus électoral en cours. Une attitude que la coalition de l’opposition avait saluée, selon le communiqué de la facilitation.
De même, le facilitateur du dialogue, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo avait salué l’attitude de l’opposition qui a accepté suspendre les manifestations de rue pendant la durée du dialogue.
La question que l’on se pose désormais est de savoir si les deux parties prenantes vont consolider ces évolutions dans le cadre du renforcement de la confiance et de l’apaisement ou si le radicalisme des uns et l’extrémisme des autres vont tout remettre en cause.
Notons que pendant ce temps, le dialogue démarré le 19 février bloque encore sur la question du rétablissement ou non de la constitution de 1992 et de ses implications lors de l’élection présidentielle de 2020.