La coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise ne jure que par le recensement biométrique. En conférence de presse lundi, le regroupement a relevé des « anomalies » liées à cette opération en cours et pour laquelle il a appelé les populations au boycott. Pour la Coalition, ces anomalies montrent que le processus de recensement organisé dans la précipitation n’avait d’autres buts que de préparer la fraude aux prochaines échéances électorales. Le Groupe des 14 s’est aussi prononcé sur ses représentants à la CENI et exige un nouveau découpage électoral.
Pour la Coalition, à travers le recensement électoral, débuté le 1er octobre dernier dans la zone I, le gouvernement démontre que tout est en place pour organiser des élections frauduleuses.
Elle souligne que le temps imparti à l’établissement d’un fichier électoral fiable se révèle largement insuffisant en raison de l’impossibilité évidente de faire, en 8 jours, un recensement et non une révision des listes électorales dans la zone I qui regroupe les 2/3 des électeurs, soit environ 2.024.724.
Aussi, estime-t-elle que de faux témoignages avec un enrôlement de mineurs ont été constatés et des vendeurs ambulants étrangers sont amenés de force dans les centres de recensement et enrôlés.
Elle demande l’arrêt du processus et réitère sa revendication relative à l’adoption d’un recensement biométrique.
« Il n’est pas un recensement biométrique intégral comme l’a préconisé la feuille de route et ne prend pas en compte les Togolais de l’étranger qui, selon la feuille de route, doivent participer aux prochaines élections nationales. En d’autres termes le recensement se déroule dans les conditions qui n’en garantissent pas la transparence et la crédibilité », précise l’opposition.
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Au sujet de la CENI, le Groupe des 14 dit attendre la nomination de ses membres par l’assemblée nationale pour ouvrir la voie au règlement de la question de la présidence de la CENI, la recomposition des CELI et CLC et l’adoption d’un chronogramme consensuel.
Pour ce qui est du découpage électoral, l’opposition s’insurge contre ce qu’elle appelle des disparités criardes et des aberrations entre le poids démographique et le poids en nombre de sièges de député des circonscriptions électorales d’une région à l’autre.
« Sur la base des résultats officiels, les répartitions des sièges à l’assemblée nationale au lendemain des deux dernières élections législatives, présentent des déséquilibres inacceptables » a-t-elle rappelé.
Le 31 juillet dernier, les Chefs d’Etats de la CEDEAO ont exhorté le Gouvernement togolais à procéder à la révision intégrale du fichier électoral, en vue de l’organisation, le 20 décembre 2018, des élections législatives.