L’Organisation PanAfricaine de Lutte pour la Santé (OPALS) alerte sur la circulation de très nombreux médicaments de qualité inférieure ou falsifiés dans le district de Yoto. Selon une étude menée en 2017 et publiée ce jeudi 19 novembre, l’Organisation révèle qu’à Tabligbo, la majorité des échantillons de médicaments antipaludéens ne contient pas les principes actifs au dosage attendu. Pire, dans plusieurs cas, aucun principe actif n’est retrouvé, ou le principe actif contenu dans le comprimé n’est pas celui attendu. Face à la situation, l’OPALS appelle à renforcer la sécurité des circuits de distribution des médicaments.
Le trafic criminel des faux médicaments n’épargne pas Tabligbo (80 km nord-est de Lomé). Le triste constat a été fait par l’OPALS, qui avec l’accord des autorités locales en partenariat avec le Centre Humanitaire des Métiers de la Pharmacie a conduit entre 2017 et 2019 une étude en plusieurs étapes dans la préfecture. Recueil des échantillons de produits, suspects auprès des ménages, analyse en laboratoire, interprétation des résultats.
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En effet, en octobre 2017, plus de 400 échantillons de médicaments prescrits pour lutter contre les accès de paludisme ont été recueilli. Antipaludéens, antipyrétiques, antidouleurs et anti-inflammatoires ont été analysés en 2019 par le CHMP, laboratoire de contrôle indépendant pré-qualifié par l’OMS.
« L’analyse physico-chimique des médicaments met en évidence la circulation de très nombreux médicaments de qualité inférieure ou falsifiés dans le Yoto, Togo », a indiqué Dr Abdou Gbadamassi.
Le Coordinateur médical et scientifique de l’OPALS au Togo détaille que pratiquement aucun échantillon ne contient le(s) principe(s) actifs au dosage attendu.
Dans la majorité des cas, le principe actif attendu est fortement sous-dosé ou absent. Sulfadoxine-pyriméthamine : 100% sont sous-dosés. Quinine : 100% sont sous-dosés. De même, on note que 99% des échantillons sont sous-dosés et contiennent 43% à 82% d’artéméther, 100% sont sous-dosés en luméfantrine avec un pourcentage variant de 10% à 58% de luméfantrine. 2 de ces échantillons ne contenaient aucun principe actif.
Dans plusieurs cas, le principe actif contenu dans le comprimé est différent de celui attendu. On dénote la présence de paracétamol/aspirine/caféine au lieu de Sulfaméthoxazole/triméthoprime.
Chercher les responsables pour les punir
Ces résultats ont été présentés à Tabligbo en présence de Giscar Sambor, représentant légal de l’OPALS au Togo, Dr Assih, directeur du district sanitaire de Yoto et Innocent Kpéto.
Selon le président du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens du Togo, le trafic de médicaments falsifiés constitue un double crime: crime contre la santé, et crime contre la société.
Pour sa part l’OPALS appelle les acteurs de santé et toutes les parties concernées à unir leurs efforts pour renforcer la sécurité des circuits de distribution, informer les populations des dangers des faux médicaments et punir les criminels responsables.
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