La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) dénonce des incohérences et dysfonctionnements liés à l’organisation des élections sénatoriales annoncées pour février 2025. Représenté à l’Assemblée nationale par un député, ce regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile, estime que ce scrutin s’inscrit dans la continuité d’un processus de « coup d’État constitutionnel« . Il appelle à ‘’la restauration de la souveraineté du peuple’’.
Pour la conférence des Présidents de la DMP, l’annonce des élections sénatoriales appelle plusieurs clarifications importantes. D’entrée de jeu, elle considère que les sénatoriales s’inscrivent dans la continuité d’un processus de coup d’État constitutionnel en cours.
« Il s’agit d’une nouvelle étape dans la stratégie du régime RPT/Unir visant à mettre en place les institutions de la 5è République rejetée par les Togolais et Togolaises », a-t-elle écrit dans un communiqué.
De même, la DMP soutient que la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), en charge de l’organisation de ces élections, est illégale et illégitime. Elle viole les dispositions du code électoral, qui stipule que sa composition de la CENI doit refléter la configuration actuelle de l’Assemblée nationale, ce qui n’est pas le cas.
« La DMP récuse cette CENI et dénonce son rôle dans l’organisation de nouvelles élections. Le régime qui a usé de fraudes massives, s’est assuré de contrôler le corps des grands électeurs et donc d’avoir la mainmise sur l’entièreté des sénateurs qui composeront le sénat » a chargé la conférence des présidents de la DMP.
Pas d’élections sénatoriales en pleine crise…
Au Togo, avec la pandémie de Covid-19, les prix des produits de base avaient augmenté. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils ont explosé. Ces derniers mois la situation est devenue encore plus pénible pour les consommateurs avec une augmentation exponentielle des prix de denrées de première nécessité.
En guise d’exemple, le bidon d’huile qui était à 18000F est vendu désormais à 29.000F voire 30.000F selon les marchés. Ceci rend la vie chère au Togo dans un pays où il est difficile de trouver de la liquidité. Même le gouvernement en est conscient et, de concert avec d’autres acteurs politiques, a écouté en septembre dernier, le ministre chargé du commerce sur le sujet au Cadre permanent de concertation (CPC). Pour la DMP, il ne peut y avoir d’élections dans cette situation.
« Le Togo traverse une crise économique et financière sévère et la DMP, n’entend pas s’associer à l’instauration d’une chambre sénatoriale sans aucune utilité mais qui serait un gouffre financier », s’est offusquée la Dynamique.
Retour à la constitution de 1992
Les élections sénatoriales auront lieu au Togo pour la première fois le 2 février 2025. Au nombre de sénateurs élus, soit les 2/3 du Sénat, vont s’ajouter 1/3 de sénateurs nommés par le Chef de l’Etat.
Ces élections au suffrage indirect reposent sur un corps électoral restreint et composé uniquement de grands électeurs : 1 523 conseillers municipaux et 179 conseillers régionaux, conformément aux dispositions de la nouvelle constitution en vigueur depuis mai 2024.
Pour la DMP la constitution du 6 mai 2024 a été adoptée contre la volonté du peuple et en violation de sa souveraineté ainsi que des dispositions de la constitution de 1992.
Dans le même temps, elle soutient que ce changement de la constitution de 1992 prive désormais le peuple togolais de son droit fondamental de choisir le président de la République.
« Pour toutes ces considérations, la DMP refuse de s’associer aux élections sénatoriales projetées, car y participer serait une trahison envers le peuple qui rejette massivement la Constitution du 6 mai 2024 », ont informé Kafui Adjamagbo-Johnson et ses collègues qui invitent les togolais à demeurer vigilant et à continuer à exiger le retour de sa constitution qu’il s’est donné.
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