Les Forces Armées Togolaises (FAT) sont en deuil. Le Général Seyi Memene, un des architectes du régime en place, s’est éteint samedi. L’ancien ministre de l’intérieur, également ancien vice-président de la Confédération Africaine de Football (CAF) est décédé des suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Général à la retraite, Seyi Memene embrassait le métier des armes dès l’âge de 18 ans dans le compte du colon français en 1958. Il fera la connaissance d’Étienne Eyadema, sous le drapeau depuis 1953, au Niger suite à une affectation militaire.
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Entre un « athlète imbattable », Eyadema et un footballeur-né, Memene, sur fond d’une citoyenneté partagée autour des couleurs nationales, c’est de tu à toi que les deux hommes ont bravé les risques sous les ordres de la métropole.
Revenu au pays deux ans plus tôt avant son ami, Eyadema réussit le premier coup d’État que l’Afrique va enregistrer. Une fois au pays, Memene ne monnaie pas son soutien au Sergent putschiste à un moment où celui-ci en avait le plus besoins si on se rappelle que l’adversité avec des officiers, notamment de Koumea, ne facilitait pas l’apprentissage du pouvoir.
En 1973, Séyi Memene est admis en cours d’officier en France d’où il reviendra en 1976. Sous-lieutenant, il est nommé major de l’armée togolaise malgré la présence des coopérants militaires français.
Très tôt, il saura mériter son poste dans la gestion de l’administration de l’armée et du budget. Dès octobre 1982, il gère la douane qu’il quittera pour la sureté nationale trois ans plus tard.
En 1998, le général Memene, alors ministre de l’intérieur, va proclamer Gnassingbé Eyadema vainqueur de l’élection présidentielle alors que tous les indicateurs donnaient Gilchrist Olympio gagnant. Le général avait ainsi proclamé les résultats à la place de la présidente de la CENI qui avait jeté l’éponge sous la pression des militaires, disait-on.
Seyi Memene, ancien président de la Fédération togolaise de football (FTF), avait un temps dirigé un comité de normalisation de cette institution. Finalement, rien ne sera normalisé. Des informations racontent qu’il a permis l’organisation au Bahreïn d’un match truqué avec une fausse sélection conduite à l’époque par Tchanilé Bana. Ce dernier a été banni du football à vie par la Fifa. Mais le reste de l’affaire n’a jamais été élucidée.
En 2017, l’ancien ministre de l’intérieur était entré en froid avec le parti au pouvoir. Beaucoup l’ont soupçonné d’être celui qui a propulsé Tikpi Atchadam, président national du Parti National Panafricain (PNP). Après un long séjour en France, l’officier à la retraite rentrera à Lomé et restera dans l’anonymat jusqu’à sa disparition le 21 novembre 2020.
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