Les députés de l’opposition et ceux du parti au pouvoir ne se sont pas entendus sur le projet de loi du gouvernement vendredi lors des travaux en commission des lois. Jean-Pierre Fabre et les autres députés de l’opposition qui prenaient part aux travaux ont déposé 47 amendements devant consacrer le retour à la Constitution de 1992. Le rejet de ces amendements les a poussés à quitter la salle des travaux.
Après donc un long débat général sur l’exposé des motifs, le débat de fond avait démarré et les députés de l’opposition ont remis au président de la Commission une copie de la Constitution originelle de 1992.
Mais pour les commissaires du gouvernement dont les ministres Payadowa Boukpessi et Pius Agbetomey, il n’est possible d’apporter 47 amendements à un projet portant seulement sur 3 articles. C’est suite à cela que les députés de l’opposition ont quitté la salle.
« Nous avons déposé des amendements pour le retour à la constitution de 1992. Le gouvernement porteur du projet de révision constitutionnelle les a rejetés. De ce fait, nous n’avons plus rien à faire », a déclaré Jean-Pierre Fabre.
Le retrait des députés de l’opposition n’a pas empêché leurs collègues de la majorité de continuer les travaux. Les articles ont été examinés adoptés et un rapport sera adopté et soumis au bureau de l’Assemblée nationale qui devra convoquer une plénière pour le vote.
« L’opposition n’est pas dans la logique des réformes mais a un agenda caché », commente par la suite Prof. Komi Kpatcha, député UNIR.
Selon lui, la revendication de l’opposition portait au départ sur la limitation de mandat présidentiel et du mode de scrutin à 2 tours. Une revendication qui a évolué vers le retour à la constitution originelle de 1992 puis au départ du président de la République.
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Pour l’honorable Kpatcha, le parti n’est pas dans une logique dilatoire. Il explique que la Constitution de 1992 est une loi personnalisée taillée à l’époque à la mesure du Président et du Premier Ministre de l’époque.
Le député du Groupe parlementaire UNIR regrette l’attitude de l’opposition qui a refusé les débats de fond sur le projet du gouvernement empêchant ainsi le consensus nécessaire pour adopter la réforme au 4/5 des députés de l’assemblée nationale. Pour lui, si le texte est voté au 2/3, le référendum sera organisé pour arriver à une réforme en profondeur.
Le Chef de file de l’opposition annonce que la mobilisation populaire est le seul recours pour faire plier le pouvoir. Le collectif des 14 partis de l’opposition a d’ailleurs appelé les populations à descendre dans les rues les 20 et 21 septembre prochain. Unir, le parti au pouvoir sera également dans les rues aux mêmes dates.
« Le peuple n’a pas besoin que nous le torpillons de cette façon. Les manifestations n’arrangent rien ni pour l’opposition ni pour le parti au pouvoir… L’extrémisme ne conduit pas à bon port », ajoute le Professeur Komi Kpatcha.
Le député, président de la Commission défense et sécurité dit croire qu’un miracle est encore possible pour parvenir au consensus devant permettre d’adopter la reforme afin d’éviter les manifestations de rue.