La sortie de l’ambassadeur des Etats-Unis au sujet des résultats de l’élection présidentielle du 22 février est condamnée par le gouvernement togolais. Le ministre de la fonction publique, qui fait office de porte-parole du gouvernement, a regretté jeudi une « initiative solitaire » du diplomate américain en poste à Lomé. De même, Gilbert Bawara a rejeté la demande de publication des résultats bureau de vote par bureau de vote estimant que les représentants des candidats en disposent déjà. Par ailleurs, le ministre affirme qu’une telle initiative empêcherait la Cour constitutionnelle de faire son travail.
Un des artisans de la « victoire » de Faure Gnassingbé, Gilbert Bawara estime que le communiqué de l’ambassade des Etats-Unis au Togo « traduit une profonde méconnaissance des textes et des lois qui régissent les processus électoraux au Togo ».
« Le souhait de l’ambassade de voir la CENI travailler avec les candidats pour traiter toute réclamation concernant toute irrégularité constatée le jour du scrutin tendrait à faire oublier le fait que la CENI a déjà proclamé les résultats provisoires et qu’à ce stade-là, la CENI n’a plus de compétence ou de qualité quelconque pour travailler avec les candidats et examiner leurs éventuelles doléances », indique Gilbert Bawara.
Le ministre de la fonction publique explique que seule la Cour constitutionnelle est habilitée à examiner les éventuels recours.
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Revenant sur l’observation électorale, M. Bawara invite les États-Unis à éviter ce qu’il qualifie de « attitudes d’amertume et de déception ».
« Ces attitudes consisteraient à faire croire que les autres organisations internationales et nationales qui ont observé le processus électoral ne donneraient pas suffisamment de gage de transparence et de crédibilité comme l’auraient fait le NDI et la CNSC », ajoute ce haut cadre du parti au pouvoir.
Dans le communiqué publié par l’ambassade des Etats-Unis au Togo, il est suggéré au gouvernement togolais d’envisager la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. Pour Gilbert Bawara, cette demande n’effraie pas le gouvernement.
« Les représentants des candidats ont les procès-verbaux »
Le ministre fait remarquer que les représentants des candidats étaient à la CENI, dans les CELI et dans les bureaux de vote. De même que ceux des partis politiques qui n’étaient pas dans ce processus.
« Un des candidats, celui qui continue de s’agiter, M. Agbéyomé Kodjo était représenté à la CENI, dans les CELI, dans les bureaux de vote ; disposait de délégués dans les bureaux de vote. Cette représentation a permis aux différents candidats d’avoir les résultats issus directement des bureaux de vote », déclare-t-il s’appuyant sur la sortie de l’ANC reconnaissant la 3e place de Jean-Pierre Fabre.
Le ministre explique à cet effet à linformateur.net que l’exigence des USA est contraire aux textes et pourrait « créer des difficultés qui mettraient la cour constitutionnelle dans une situation d’incapacité à trancher ».
En revanche, Gilbert Bawara salue le fait que les USA aient reconnu que le processus électoral s’est bien déroulé. Il indique que des enseignements seront tirés dans la suite par rapport aux observations faites et des recommandations formulées par les missions d’observations.
Pour finir, M. Bawara indique que la compétition électorale de 2020 a été « loyale, fiable, crédible et transparente ». En attendant que la Cour constitutionnelle ne publie les résultats définitifs, cet homme de confiance de Faure Gnassingbé annonce que le Chef de l’Etat se mettra rapidement au travail pour ne pas trahir la confiance des togolais.
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