Brigitte Adjamagbo-Johnson et la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) assument le choix du boycott de la Concertation nationale des acteurs politiques (CNAP). Se prononçant sur les premières conclusions de ces discussions, Mme Adjamgbo-Johnson a estimé que beaucoup de Togolais ne se reconnaissent pas dans ce cadre de dialogue. La coordinatrice de la DMK indique que toute discussion sérieuse doit enregistrer la participation de Agbeyomé Messan Kodjo.
C’est une réaction de plus d’un acteur politique n’ayant pas pris part à la CNAP. La secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) qui réagissait après le Parti des Togolais (PT) a sans surprise jeté du discrédit sur le dialogue organisé par le pouvoir de Faure Gnassingbé.
Pour Mme Adjamagbo-Johnson, il s’est agi d’une farce à laquelle la majorité des Togolais ne sont pas associés.
« Nous nous sentons réconfortés et portés par l’opinion, par la grande majorité des Togolais qui ne se reconnaissent pas du tout dans cette farce qui est toujours en cours au niveau de la CNAP puisqu’ils disent qu’il y a un processus qui va continuer à se dérouler », s’est réjouie la coordinatrice de la DMK sur une radio de la place.
Mme Adjamagbo-Johnson ajoute qu’il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que les Togolais ne se reconnaissent pas du tout dans ce qui se fait.
« Ou alors ils ont un grand mépris pour le peuple qu’ils prétendent diriger », a lancé la patronne de la CDPA.
Mme Adjamagbo veut des discussions avec la DMK
Revenant sur le boycott de la DMK, l’ancienne ministre de la transition explique que les discussions sérieuses exigent la présence autour de la table de tous les opposants. Notamment le président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), Agbéyomé Kodjo en exil depuis plus d’un an.
« Vous ne pouvez pas discuter avec des opposants que vous avez choisis pendant que vous laissez en dehors du Togo, l’opposant principal (Agbéyomé Kodjo, NDLR) », a indiqué Brigitte Adjamagbo-Johnson.
Pour elle, tous les sujets abordés au cours de ces pourparlers ont été déjà à l’ordre du jour pendant les dialogues précédents. Il s’agit là d’un surplace auquel le pouvoir a opté pour retarder l’échéance.
« Quelle garantie ceux qui sont allés discuter ont que le relevé des conclusions va être respecté ? », s’est-elle interrogée avec de conclure « C’est un faux-fuyant, cette tentative d’instrumentalisation, une logique qui consiste à faire du dilatoire et gagner du temps, et cela marchera plus ».
Notons que la DMK avait conditionné sa participation à la CNAP entre autres à la libération de tous les prisonniers politiques, au règlement du contentieux issu du scrutin présidentiel du 22 février 2020 et au retour au Togo de M. Kodjo.