C’est un procès inédit qui s’ouvre ce 23 octobre au Togo. Le Général Abalo Kadangha, ancien chef d’Etat-major général des Forces armées togolaises (FAT) et plusieurs autres militaires comparaissent devant le tribunal militaire à Lomé. Cet ancien homme de confiance de Faure Gnassingbé, tombé en disgrâce, risque plus de 20 ans de prison.
Général Abalo Kadangha et ses co-accusés comparaissent dans le dossier lié à l’assassinat en mai 2020 du Col Toussaint Bitala Madjoulba, ancien chef corps du 1er Bataillon d’intervention rapide (1er BIR).
La lumière sur l’assassinat de Madjoulba
Dans ce dossier, l’ancien chef d’Etat-major général des Forces Armées Togolaises (FAT) est poursuivi pour complicité d’assassinat, complicité d’entrave au bon fonctionnement de la justice et complot contre la sécurité intérieure de l’Etat.
Et le procès s’ouvre lundi 23 octobre 2023, plus de trois (03) ans après son assassinat du Col Toussaint Bitala Madjoulba. Officiellement, le dossier est dénommé « Affaire ministère public contre Songuine Yendoukoa et autres ».
Mgt-Lcol Kpatchaa Melou, procureur militaire a communiqué l’ouverture du procès à Me Amegankpoe Yaovi, avocat au Barreau du Togo. Ce dernier est l’avocat de la défense du Général Abalo Kadangha.
En effet, par ordonnance pris le 12 octobre dernier, le juge d’instruction militaire a ordonné le renvoi à la chambre criminelle du tribal militaire des nommés Songuine Yendoukoa et autres dans l’affaire visée.
« Faisant suite à cette ordonnance, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que l’audience de jugement de cette affaire dans laquelle vous êtes conseil du prévenu Général de Division Kadangha Abalo, poursuivi pour complicité d’assassinat, complicité d’entrave au bon fonctionnement de la justice et complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, s’ouvre le lundi 23 octobre 2023 à 8 heures à la grande salle des audiences du tribunal de grande instance de Lomé », peut-on lire dans la note du procureur militaire.
Abalo Kadangha risque plus de 20 ans de reclusion
Assassiné le 04 mai 2020, dans son bureau au camp, au lendemain de la cérémonie de prestation de serment du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, à la suite des présidentielles du 22 février 2020,
L’ouverture du procès permettra de lever le voile sur le dossier qui a tenu tant en haleine les togolais. Le peuple pourra finalement connaitre les circonstances de la mort du Col Bitala Madjoulba, l’ex-commandant du 1er BIR ainsi que les auteurs et les commanditaires de ce crime crapuleux.
Sauf que 4 jours avant l’ouverture du procès, soit le 19 octobre dernier, la femme de Toussaint Madjoulba, Mayen Marie-Grace Bayilabou, a également rendu l’âme et ne connaitra jamais les commanditaires et assassins de son mari.
Au Togo, le Code pénal en son article 664 qualifie de complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, la résolution arrêtée entre plusieurs personnes en vue de déstabiliser, mettre en péril ou supprimer les institutions de la République togolaise. Surtout lorsque cette résolution est concrétisée par un ou plusieurs actes matériels tendant à la planification ou l’organisation du complot.
« Le complot est puni d’une peine de vingt (20) ans de réclusion criminelle. La peine est portée au maximum de la réclusion criminelle à temps lorsqu’il est commis par une personne dépositaire de l’autorité publique », précise l’article en question.