Les consultations populaires que fait actuellement la Commission de réflexion sur les réformes ne se sont pas déroulées à Sokodé comme dans les autres villes déjà visitées par la délégation d’Awa Nana-Daboya. Devant un public surexcité qui ne disait que la même chose et n’était pas prêt à écouter les interventions des membres de la Commission, Awa Nana n’a eu d’autres choix que de clôturer plutôt que prévue la rencontre.
En effet, à Sokodé, les populations de la préfecture de Tchaoudjo n’ont pas tourné autour du pot. Pour elles, faire des réformes revient simplement à limiter le mandat présidentiel et à consacrer le scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Le reste viendra peut-être.
Et pour les intervenants devant la Commission de réflexion sur les réformes, il n’y a pas meilleure solution qu’un retour à la constitution de 1992 afin de restaurer la limitation du mandat présidentiel, le scrutin à deux tours. La population de Tchapudjo, du moins celle qui était aux Affaires sociales de Sokodé, a également proposé des dispositions pouvant favoriser le vote de la diaspora et la limitation de la durée des mandats des députés à l’Assemblée nationale.
Des idées du PNP et de Tikpi Atchadam
A écouter les intervenants, on a vite compris que l’ascension récente de Tikpi Atchadam a influencé les opinions dans cette préfecture. Lors des récents meetings animé par le leader du PNP, les revendications sont simples : le retour à la Constitution de 1992 modifiée de façon unilatérale en 2002, puis en 2005 où les dispositions importantes telles que la limitation du mandat présidentiel et le mode de scrutin a été changé de deux à un.
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Préoccupées donc par ces questions de réformes politiques visant le mandat présidentiel et le mode de scrutin, tous les intervenants à Sokodé revenaient sur les mêmes propositions.
De plus, la salle était surchauffée avec des groupes organisés qui ne montraient aucune envie d’écouter les membres de la Commission. Awa Nana-Daboya et sa suite n’ont pas eu d’autres choix que de clore les échanges plus tôt que prévu.
Déjà, au sein du pouvoir où on suit de très près le déroulement de la tournée de la commission et les propositions faites dans les différentes préfectures, on estime que ce qui s’est passé jeudi à Sokodé était préparé et l’on n’apprécie pas que les populations reprennent unanimement les idées de Tikpi Atchadam.