L’Initiative des Journalistes africains pour la citoyenneté (IJAC), le Conseil national des patrons de presse (CONAPP) ont rassemblé mardi à Kovié (30 km de Lomé) une trentaine de journalistes. Il était question du traitement journalistique de l’actualité liée au terrorisme ainsi que la collaboration avec les forces de défense et de sécurité.
La rencontre a été ouverte par Franck Missite, le Directeur de cabinet du ministère de la communication et des médias. Il avait à ses côtés, Adjo Agbaglo, maire de la commune Zio 2. La session a permis d’évoquer les questions liées au terrorisme et mass média, de la collaboration entre les médias et les forces de défense et de sécurité.
En effet, le Togo est confronté depuis quelques mois à des attaques terroristes. Un sujet dont la couverture se révèle complexe pour les professionnels des médias.
Sujet de préoccupation majeure, le terrorisme mobilise l’attention du gouvernement décidé à impliquer toutes les couches socioprofessionnelles dont les journalistes.
Au ministère de la sécurité et de la protection civile, on estime que la contribution des médias est indispensable.
Lors de sa communication, Dr Foly Gada a expliqué que le terrorisme est une forme de violence qui se renforce par le relai médiatique. L’enseignant-chercheur à l’Université de Lomé estime qu’il est important de « comprendre comment traiter les informations » et avec qui les partager pour « ne pas être des continuateurs de l’œuvre des terroristes ».
Pour sa part, le Lieutenant-colonel Samah Soussou, porte-parole des FAT a indiqué que l’action civilo-militaire doit permettre de consolider le vivre ensemble.
« Tout ceci serait possible si les médias sont dotés d’éléments de langage pour rassurer la population. Il s’agit essentiellement d’éviter la déformation de l’information, la recherche du scoop. Il faut informer de façon professionnelle car en période de terrorisme, une information mal traitée peut avoir des répercussions négatives sur tous. Il faut donc une pratique saine de l’information : la nécessaire transparence dans le traitement de l’information et le droit de réserve », a requis l’officier supérieur de l’armée togolaise.
Pari gagné pour IJAC et CONAPP
La rencontre a permis aux participants d’être entretenus sur la conduite à tenir en période de guerre. Il a été évoqué une nécessaire collaboration entre médias et forces de défense et de sécurité en une période aussi sensible.
« En ces périodes, la mission des médias devient plus importante et plus lourde. Le terrorisme est une nébuleuse. Il faut donc savoir choisir les mots, apprendre les éléments de langage idoines pour donner la bonne information, sans faire la propagande de nos ennemies car, l’extrémisme violent se nourrit de la médiatisation », a lancé Arimiyao Tchagnao, président du CONAPP.
De son côté, Eli Goka, président de l’IJAC a invité les journalistes togolais à de la rigueur dans le traitement de l’information, l’analyse des mots utilisés, la portée politique et à éviter les discours de haine.
« Nous avons essentiellement abordé des questions liées au terrorisme et mass média, de la collaboration entre les médias et les forces de défense et de sécurité dans la gestion des sujets liés au terrorisme et insisté sur le terrorisme et la déontologie des médias », a-t-il dit.
M. Goka s’est réjoui du fait que les participants ont pu cerner les principes essentiels de l’intérêt public et de l’éthique afin de pouvoir les appliquer aux circonstances particulières de terrorisme…
Depuis novembre 2021, le Togo essuie régulièrement des incursions terroristes sur son territoire. Les tentatives d’attaques à Sanloaga (le 9 novembre 2021) et à Gouloungoussi (juin 2022) ont été vigoureusement repoussées. Mais l’attaque du 11 mai 2022 a été meurtrière coûtant la vie à 8 soldats togolais. On déplore également 13 blessés dans les rangs des FAT.
Une autre descente des extrémistes le 15 juillet 2022 dans plusieurs localités des préfectures de Kpendjal et de Kpendjal Ouest a créé la désolation. On a déploré une vingtaine de morts et plusieurs personnes déplacées.