Peu d’ouvrages de sciences humaines et sociales évoquent le sujet des taxis-motos en Afrique subsaharienne. Mais dans les universités togolaises, on attache du prix à ce thème croissant dans les recherches en cours sur les dynamiques sociales, économiques et spatiales à l’œuvre sur le continent. Vendredi, la direction de la recherche et de l’innovation de l’université de Lomé a, en collaboration avec le Centre d’excellence régional sur les villes durables en Afrique, organisé une conférence-débat sur une thématique similaire.
La conférence-débat est axée sur le thème « Les motocyclettes et la démocratisation de leurs usages au Togo ». La conférence a été animée par Me Assogba Guezere et modérée par Jean Fabien Stech,
Selon le conférencier, le terrain de Lomé permet de comprendre l’émergence des taxi-motos dans une capitale africaine en réponse à une double crise : d’abord urbaine avec l’informatisation de l’urbanisation ; ensuite, politique et socio-économique dans les années 1990, entretenue par les grèves des transporteurs.
« Depuis 2000, les motos ne sont plus l’apanage d’une minorité ou des classes qui ont des moyens. Tout le monde aujourd’hui a un accès facile à la moto parce que les chinois ont réussi au besoin des togolais en mettant sur le marché des marques de motos plus intéressantes, moins coûteuses et adaptées à leur aspiration », a conclu Me Guezere.
Me Guezere, les taxis-motos et les entrepreneurs
Dans les universités togolaises, il y a une réflexion qui se fait sur les motocyclettes. Car selon les enseignants- chercheurs, la problématique des motocyclettes n’est pas une problématique séparée mais qui intègre la question de l’économie et de la mobilité.
En témoigne la publication d’un ouvrage de Me Assogba Guezere sur le sujet. Intitulé « Les taxis-motos dans les villes d’Afrique subsaharienne », le livre évoque la nécessité pour les Africains en général et des Togolais en particulier de s’investir dans la production des motos.
« L’usage de motos est devenu généralisé et le marché est détenu par les chinois. N’est-il pas temps que les entrepreneurs togolais réfléchissent à une unité de production de motos ? », se demande l’auteur.