Après son arrivée à la tête du Sénégal début avril, suite à une élection transparente et démocratique, le président Bassirou Diomaye Faye a opté pour la protection des ressources halieutiques en limitant le nombre de bateaux étrangers, parmi lesquels figurent des navires européens. Cette initiative, perçue comme inappropriée par l’Union Européenne, a conduit à des tensions diplomatiques. L’UE, qui exploitait jusque-là la côte sénégalaise sans entraves, a réagi en qualifiant les autorités sénégalaises de non-coopératives et en émettant un avertissement formel sous la forme d’un carton jaune.
Une affaire d’accord de pêche
Les autorités de Dakar avaient donné l’autorisation à 132 navires nationaux et 19 navires étrangers de pêcher dans les eaux du pays. Cette décision vise à lutter contre la surexploitation et l’exploitation illégale. Les navires occidentaux avaient fait l’objet d’une plainte des pécheurs locaux qui ne trouvaient plus de quoi vendre, une pénurie causée par la surexploitation de la pèche industrielle.
La commission reproche au gouvernement du Sénégal de n’avoir pas fait preuve d’une volonté suffisante de coopérer avec la Commission dans la lutte contre la pêche INN. Alors que les autorités de Dakar appliquent une approche de « tolérance zéro » à l’égard de la pêche INN.
Il faut reconnaître que la pêche INN constitue l’une des menaces les plus graves qui pèsent sur l’exploitation durable des ressources aquatiques vivantes, mettant en péril le fondement même des efforts mondiaux visant à promouvoir une meilleure gouvernance des océans, ainsi que la politique commune de la pêche de l’UE. Elle représente également un danger majeur pour le milieu marin, la durabilité des stocks halieutiques et la biodiversité marine.
La pêche illicite prive les pêcheurs légaux de leur gagne-pain et nuit à l’économie locale. Le gouvernement sénégalais a pris des mesures pour lutter contre la pêche illicite, en renforçant les contrôles et en imposant des sanctions plus sévères aux contrevenants. Il a également mis en place des programmes de sensibilisation pour encourager une pêche durable et responsable.
Carton jaune au Sénégal
Les mesures prisent par Dakar, ne semblent pas satisfaire les intérêts de Bruxelles qui jusque-là applique la politique du paternalisme, plusieurs fois dénoncée par les dirigeants des pays africains, la décision de l’Union Européenne de donner un carton jaune a un pays souverain et indépendant fait couler de l’ancre chez le politologues et professeurs de philosophie.
« Il est tristement remarquable que l’Union Européenne considère le Sénégal comme un quartier de Paris. Avant l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, où était cette commission lorsque les pêcheurs locaux sonnaient l’alarme ? Ils étaient sourds parce que la balance penchait en leur faveur. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes défenseurs des eaux qui veulent nous donner des leçons. Nous sommes un pays indépendant et nous n’accepterons plus que Pierre ou Paul vienne nous dicter ce qui est bon. », a exprimé Aboubacar Moussa, professeur de philosophie.
L’absence de la non-soumission du gouvernement du Sénégal aux obligations de l’Union Européenne suivant l’accord de pêche sera synonyme d’un carton rouge. Il sied de rappeler que l’UE est le premier importateur mondial de produits de la pêche, ainsi l’interdiction de certain bateaux occidentaux pourrait faire augmenter le prix des produits halieutique en Europe.
Diallo Mara
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