Jean-Pierre Fabre et son parti, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) se signalent encore au sujet de la mise en place du Sénat togolais. Après avoir décidé de boycotter les prochaines élections sénatoriales, l’ANC s’élève désormais avec virulence contre la nomination des sénateurs par le chef de l’Etat. Pour le parti, cette procédure d’« arbitraire » et « antidémocratique ».
Dans un communiqué publié mercredi, le parti d’opposition a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une « atteinte grave aux principes démocratiques ». Selon l’ANC, cette méthode de désignation, qui confère au chef de l’exécutif un pouvoir discrétionnaire, compromet l’équilibre institutionnel et accentue la mainmise du pouvoir sur des organes censés être représentatifs et indépendants.
Un Sénat togolais sous contrôle exclusif du pouvoir
Pour l’ANC, la composition hybride du Sénat togolais — entre sénateurs élus par des représentants locaux majoritairement acquis au parti au pouvoir et sénateurs nommés par l’exécutif — illustre une stratégie visant à verrouiller les institutions. Le parti pointe du doigt une absence totale de représentativité des forces d’opposition et une instrumentalisation politique des mécanismes parlementaires.
« En conférant au chef de l’exécutif, qui n’est même pas un élu, un pouvoir discrétionnaire pour désigner des sénateurs, cette procédure réduit le Sénat à une chambre d’enregistrement des décisions du pouvoir. Pire encore, le parti RPT/UNIR s’arroge le droit de désigner seul la quasi-totalité des sénateurs, sapant ainsi toute prétention à l’équité ou à la représentativité. », a fustigé Jean-Pierre Fabre dans un passage particulièrement incisif.
Une opposition de longue date
Cette dénonciation n’est pas nouvelle. Dans une correspondance adressée au ministère de l’Administration territoriale en juillet 2020, l’ANC avait déjà mis en garde contre les dérives institutionnelles liées à la mise en place d’un Sénat togolais dominé par le RPT/UNIR. Ce rappel inscrit la prise de position actuelle dans une stratégie plus large de dénonciation des pratiques jugées « antidémocratiques » du régime togolais.
Dans son communiqué, l’ANC réaffirme son exigence de réformes profondes pour garantir l’équité et la transparence des processus électoraux. Jean-Pierre Fabre appelle à l’instauration d’un cadre consensuel pour la désignation des sénateurs, reposant sur des principes démocratiques et inclusifs.
Tout en réitérant son rejet de l’actuel processus, le parti exhorte le pouvoir à se conformer aux exigences d’un véritable État de droit, où les institutions jouent un rôle d’équilibre et non d’extension du contrôle de l’exécutif.
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