Le gouvernement de transition du Niger suspend toute forme de coopération avec l’organisation internationale de la francophonie (OIF). Une décision qui intervient en réponse à la décision prise le 19 décembre 2023 dernier par le Conseil Permanent de la Francophonie (CPF) de suspendre le Niger de toutes les instances de l’organisation.
La Francophonie réagit ainsi au coup d’Etat du 26 juillet dernier contre le régime de Bazoum Mohamed. Une réaction qui n’est pas du goût des responsables du Conseil national de la sauvegarde de la patrie (CNSP).
En effet, le CNSP et le gouvernement de Transition indiquent avoir découvert « par hasard », les conclusions de la session extraordinaire du Conseil Permanent de l’Organisation Internationale de la Francophonie du 19 décembre 2023.
« La décision de suspendre la République du Niger de l’Organisation, ainsi que de la Coopération multilatérale, répond comme nous le savons aux diktats et aux intérêts de la France dont aucun représentant ne faisait partie des pères fondateurs. C’est dans cet esprit que certains Etats, au cours des débats, ont à juste titre soulevé leurs incompréhensions aux positions variables et à double standard de l’organisation », indiquent les autorités nigériennes dans un communiqué lu par le colonel-major Abdourahmane Amadou Djibo, porte-parole du CNSP.
Les autorités de transition nigérienne rappellent que « l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), ancêtre de la francophonie, est née sur le sol nigérien le 20 mars 1970 sous l’impulsion des pères fondateurs Hamani Diori du Niger, Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Habib Bourguiba de la Tunisie et le Prince Norodom Sihanouk du Cambodge ».
Les autorités du Niger accusent
Pour le Général Abdourahamane Tiani et ses collaborateurs, la décision de suspendre le Niger décrédibilise le Francophonie et confirme que l’organisation a toujours été utilisée par la France comme un instrument pour défendre les intérêts français et surtout pour faire avancer ses pions en Afrique.
Le Niger relève que l’ancienne puissance coloniale a même pu imposer à plusieurs reprises, de façon « trop démocratique », des candidats au poste de Secrétaire Général de l’organisation. Une façon de dénoncer l’imposition de l’actuelle dirigeante de l’organisation, la rwandaise Louise Mushikiwabo.
« D’instrument de réconciliation des Etats, en instrument de promotion des positions diplomatiques françaises, l’Organisation Internationale de la Francophonie est devenue une coquille vide qui n’est que l’ombre d’elle-même », fustige la transition nigérienne qui décide de suspendre toute forme de coopération avec l’Organisation.
Le CNSP appelle les peuples africains à une décolonisation des esprits et à la promotion de leurs propres langues nationales conformément aux idéaux des pères fondateurs du panafricanisme.
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