Le personnel de santé de la région des Savanes se bat pour se sortir du gouffre. Le week-end dernier, une délégation du bureau de ce personnel émargeant sur le budget COGES a exposé au bureau national du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot) l’état d’avancement de leurs conditions de vie et de travail. A l’issue de la réunion, on note que là-bas à 600 Km de Lomé, des agents de santé sont toujours à 35.000F par mois après plus de 20 ans de travail.
La rencontre du bureau national du Synphot avec la délégation du bureau de personnel de la santé émergeant sur le budget COGES s’est appesantie sur les conditions de vie et de travail.
Entre autres points discutés, les primes de risque et de contagion, l’assurance INAM, le reclassement des agents permanents de certains centres, la déclaration à la CNSS, le paiement des primes de garde conformément aux accords et textes.
Au demeurant, la délégation venue à Lomé a déploré la différence de traitement entre les agents permanents des CHR/CHP et des CMS/USP et l’absence d’avancement dans cette catégorie de personnel.
Dans les détails, il a été signalé que la majorité est payée à 35.000F soit l’équivalent du SMIG.
« Les exemples du genre sont légions. Mais le cas le plus illustratif reste notre collègue qui après 24 ans de service est payé au SMIG depuis 2013 sans être déclaré à la CNSS. Il ne connaît pas d’avancement, ne bénéficie pas de prime de risque et de contagion alors qu’il fait le même travail que les agents de santé dans le même centre », a incriminé l’un des membres de la délégation au sortir de la rencontre.
De même, il a été révélé que certains agents permanents sont payés moins que le SMIG. D’autres ont été même admis à la retraite sans pension pour n’avoir pas été déclarés à la CNSS. Ce qui est d’ailleurs le cas de tous les agents des COGES de la région des savanes.
Tous ces problèmes évoqués par la délégation ne sont pas nouveaux et sont d’ordre national. Ils ont été discutés dans le groupe de travail sur la santé avec des solutions proposées dans les recommandations remises au gouvernement de l’ère Selom Klassou.
Au Togo, le secteur de la santé a été toujours un parent pauvre. Malgré les efforts, le secteur est confronté à de nombreuses difficultés notamment le manque criard d’infrastructures dans les hôpitaux, l’insuffisance remarquable du personnel soignant et le mauvais traitement des agents de santé en terme de salaire, obligés la plupart du temps de se trouver des activités secondaires pour arrondir les angles.