L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) remet ça. L’opération de recensement électoral qui s’est achevée le 08 mai dernier dans la zone 1 a été bâclée. Le parti d’opposition dénonce des dysfonctionnements qui ont ralenti et parfois bloqué les enrôlements de nature à saborder l’opération. Il exige un recensement de tous les électeurs délibérément abandonnés pour un processus électoral, transparent et paisible.
Pour l’ANC, c’est la faute au gouvernement et à la CENI si beaucoup de citoyens ne sont pas faits enrôler dans la zone 1. Le parti estime que la CENI a mis fin au recensement des électeurs dans la zone 1 prétextant que la prise en compte de nombreux citoyens qui attendaient d’être inscrits sur les listes électorales dans la région maritime entraînerait le non-respect de la norme internationale requise en la matière.
« La CENI et le gouvernement ont reconnu que beaucoup de gens n’ont pas pu se faire recenser et que cela a été fait à dessein pour après compenser avec les autres zones », a relevé Eric Dupy jeudi.
Selon le conseiller politique du président national de l’ANC, la compensation des électeurs relève des manœuvres sordides de la CENI qui se traduisent par un sabordage des opérations de recensement. Notamment par l’utilisation des kits vétustes, l’organisation délibérée d’une pénurie de consommables et une insuffisance notoire dans la formation des opérateurs de saisie et des techniciens.
Il se dit étonné que le respect d’une norme à atteindre soit allégué a priori pour empêcher la poursuite d’une action. La conformité à une norme ne peut être invoquée qu’a posteriori pour évaluer un résultat.
« Il ne faut pas laisser la CENI dire des stupidités. On ne peut pas évoquer une norme internationale pour violer la constitution et le code électoral », a dézingué Jean Pierre Fabre, président de l’ANC.
Reprendre le recensement électoral dans la zone 1
L’ANC exige que la CENI revienne dans la zone 1 pour y poursuivre l’enregistrement des personnes en attente dans le respect de l’article 11 qui dit « Nul ne peut être favorisé ou désavantagé en raison de son origine familiale, ethnique, ou régionale de sa situation économique ou sociale, de ses convictions politiques, religieuses, philosophiques ou autres ».
Dans le même temps, M. Fabre et ses militants invitent la CENI à se ressaisir afin de permettre à tous togolais remplissant les conditions fixées par la loi, de s’inscrire sur la liste électorale aussi bien dans la zone 1 que partout ailleurs sur le territoire national.
Ils demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités en respectant et en faisant respecter la constitution et les lois de la République, et en veillant en particulier à ce que la CENI s’astreigne à la rigueur et au sérieux que requièrent non seulement ce recensement électoral mais aussi les autres phases du processus électoral en cours.
Tout comme l’ANC, d’autres partis politiques de l’opposition et même le parti au pouvoir ont eu à dénoncer des dysfonctionnements dans le déroulement du recensement électoral dans la zone 1 et ont eu à formuler des recommandations. Mais sans succès.
« Cela fait plusieurs mois que nous disons la même chose. Cette fois, si le régime et la CENI s’entêtent à refuser d’enrôler les citoyens qui en font la demande dans la zone 1, nous allons appeler à la mobilisation populaire », a menacé Eric Dupy.