La contractualisation des hôpitaux a permis d’enregistrer une augmentation du taux de fréquentation. Le projet mis en œuvre depuis le 15 juin 2017, d’abord à Atakpamé et à Blitta, s’est étendu progressivement à partir de l’année 2018 à 5 autres hôpitaux. La contractualisation qui bénéficie de l’aval du Chef de l’Etat togolais est un succès à tout point de vue selon le ministre togolais de la santé. Pour Moustafa Mijiyawa, les résultats du projet sont satisfaisants. La contractualisation va s’étendre dans le courant de cette année 2020 à 8 nouvelles formations sanitaires dans le cadre d’un projet avec la Banque Mondiale, en attendant une extension totale dans les prochaines années. Pour le ministre, les résultats impressionnants poussent à œuvrer pour la pérennité du projet.
« Pendant longtemps, il y avait un fossé entre les ressources que l’Etat injecte dans le secteur de la santé et les résultats obtenus. Et ce problème résidait dans la gestion. Notre démarche vise une corrélation entre les ressources et les prestations. Et les populations ont vécu des pratiques non orthodoxes dans les formations sanitaires. C’est le souci de trouver un mécanisme corrélant les ressources et les prestations qui a conduit à la contractualisation ». C’est ainsi qu’explique Moustafa Mijiyawa les raisons ayant poussé le gouvernement togolais à contractualiser la gestion des hôpitaux.
Pour le ministre, si les normes de la déontologie médicale étaient totalement respectées et si les règles de la fonction publique étaient respectées, il n’y aurait pas besoin de passer à la contractualisation.
La contractualisation, selon le Prof Mijiyawa, est un mécanisme régulateur pour corréler les prestations aux ressources. Evitant d’admettre une privatisation comme cela est perçu au niveau des populations, le ministre explique que « concrètement, l’hôpital reste public, en ce sens que l’Etat paie les agents, les équipements et tout ce qu’il faut pour le fonctionnement ». Le seul changement, dit-il, réside dans le fait qu’une structure privée met en place un mécanisme de gestion.
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Tout a commencé à Atakpamé et à Blitta pour la phase pilote en 2017. Dès 2018, le projet s’est étendu progressivement aux hôpitaux de Dapaong, de Kara, de Sokodé, le CMS de Siou et le Centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio.
Une bouée de sauvetage pour le système de santé
Avant la contractualisation, l’état des hôpitaux était connu. Les consultations, les hospitalisations et les soins étaient à désirer. Mais les choses ont commencé à changer positivement au vu des résultats engrangés, assure le ministre de la santé.
« Lorsque nous avons commencé, dès les premiers mois, à Atakpamé et à Blitta, tout a commencé à changer. Les résultats étaient tels qu’il faut étendre le projet…Nous avons constaté qu’il y a une augmentation, dans ces hôpitaux, des taux de consultations, de fréquentations, d’hospitalisation. Il y a eu une augmentation du nombre d’actes effectués et une augmentation des recettes », a révélé Prof Mijiyawa.
Pour le ministre, l’augmentation des recettes a permis aux hôpitaux concernés de se doter d’un niveau minimal d’équipements dont des microscopes, des brancards, ordinateurs. De même, il assure que depuis le démarrage du projet de contractualisation, il n’y a plus de retard de paiement des salaires des agents contractuels dans ces centres de santé.
Le projet a également permis aux hôpitaux contractualisés actuellement de se doter d’une liste de médicaments établie par les prestataires.
« Aujourd’hui, dans chacun de ces hôpitaux, les médicaments sont disponibles à plus de 95%. Pour vous donner une idée : au mois de nombre, le chiffre d’affaire au CHR de Dapaong pour la seule pharmacie, cela faisait 48 millions soit plus de 1,5 million par jour dans un hôpital où on était à moins de 200 000 par jour », dévoile le ministre qui précise que la même tendance est en train d’être observée au CHU Sylvanus Olympio où la contractualisation a été généralisée depuis 2 mois.
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Prof Mijiyawa reconnait qu’il s’agit d’une expérience nouvelle. Et pour lui, rien n’est figé. Des ajustements sont faits au fur et à mesure que le projet avance, dit-il.
« Le modèle que nous avons choisi est différent d’autres modèles qui nous avaient été proposés… Le Chef de l’Etat nous a instruit que l’hôpital garde son caractère social et il appartient à l’Etat d’injecter des ressources et il appartient à l’Etat de fixer les prix des examens et des prestations », précise-t-il.
Une extension en appelle une autre
Le ministre de la santé annonce une nouvelle extension de la contractualisation à 8 autres hôpitaux dans le cadre d’un projet avec le Banque Mondiale. Les 8 hôpitaux retenus dans le cadre du projet bénéficieront également des équipements modernes pour l’amélioration des prestations.
« Nous voulons quelque chose qui va entrer dans la pérennité. Il faudra que le cadrage soit celui qui est déjà en place. Et du fait de l’engagement du Chef de l’Etat, il est fort probable que dans les toutes prochaines années, on puisse totalement étendre la contractualisation à toutes les formations sanitaires publiques du Togo », a indiqué Moustafa Mijiyawa.
Le ministre a également abordé les problèmes de collaboration avec certaines sociétés. En ce qui concerne la société Entraide médicale internationale, Prof Mijiyawa assure que le responsable de la société s’est désengagé avant le démarrage du projet. Pour le CREDES, le ministre évoque la lourdeur de l’organigramme pour le fait que tout le staff de la société soit basé à Paris. Il salue en revanche les résultats obtenus par OIGH et explique que le gouvernement a choisi de s’appuyer sur cette dernière. Le ministre assure toutefois qu’un appel d’offre sera lancé pour les prochaines phases d’extension du projet pour permettre aux sociétés qui ont la compétence et l’expérience requises de postuler.
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