L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) se réjouissent de la décision relative à la reprise des visites familiales dans les prisons. Dans le même temps, ils restent préoccupés par l’absence de mesures compensatoires pour les détenus et leurs familles. Pour Ghislain Koffi Nyaku, Directeur Exécutif du CACIT il faut que les autorités mettent en place une cellule d’écoute psychologique pour les victimes de cette isolation forcée.
Après deux ans de suspension, les autorités togolaises ont restauré les visites des familles, des proches et des ONG dans les prisons. Selon OMCT et CACIT, cette décision d’une réouverture des prisons au monde extérieur met un terme à une situation de violations des droits humains des détenus et de leurs familles, notamment le droit à une vie familiale, à un avocat et à des conditions de détention dignes.
Les défenseurs des droits de l’homme pensent que cette mesure mettra un terme aux angoisses de nombreuses familles ayant perdu le lien avec leurs proches en détention.
Notamment les enfants détenus, qui n’ont pas pu voir leurs parents pendant 24 mois, souvent au « prix de leur santé physique et psychologique ».
L’OMCT et CACIT plaident libération
Ces organisations plaident pour la libération anticipée des personnes vulnérables dont les enfants, les personnes âgées et les malades, qui ont payé le prix fort de ces restrictions.
« Il en va de même pour les nombreuses personnes détenues à tort et qui ont subi une double injustice : les personnes en détention préventive dont le séjour carcéral a excédé la durée de la peine prévue, les défenseurs des droits humains ou ceux détenus pour leurs opinions politiques », a indiqué Ghislain Koffi Nyaku, Directeur Exécutif du CACIT.
Espérant que cette décision sera pérenne y compris en cas de nouvelle vague de contamination, les deux organisations ajoutent que des ressources suffisantes doivent être allouées à l’administration pénitentiaire afin d’éviter que la seule réponse à une crise sanitaire soit la fermeture complète des prisons.
« Nos organisations espèrent reprendre sans restriction leurs activités dans les prisons. Nous sommes là pour accompagner la mise en œuvre des recommandations du Comité contre la torture des Nations unies et pour améliorer les conditions de détention des détenus », a déclaré Gerald Staberock, Secrétaire général de l’OMCT.