Patrick Lawson-Banku est revenu mercredi sur les raisons qui ont poussé l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) à quitter la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise. Selon le 1er vice-président du parti, si cela ne tenait qu’à Jean-Pierre Fabre, l’ANC n’allait jamais claquer la porte du regroupement de l’opposition. L’ancien chef de file de l’opposition aurait finalement cédé sous la pression des responsables du parti. Par ailleurs M. Lawson-Banku assure qu’avec un milliard de franc CFA, l’ANC va terminer la lutte.
« Divergences grandissantes entre la vision de l’ANC de la lutte de libération héroïque et historique du peuple togolais et les options inexplicables maintes fois retenues », a-t-on lu dans le communiqué de presse de l’ANC vendredi, justifiant sa sortie de la coalition.
Revenant mercredi sur le sujet, M. Lawson-Banku clarifie que les divergences grandissantes en question sont relatives au refus de la coalition d’organiser les manifestations publiques.
Le parti trouve inconcevable qu’après le boycott des législatives, le groupe coordonné par Brigitte Adjamgbo-Johnson rechigne aller vers les populations pour leur expliquer son choix en atermoyant les marches du 12 et 26 janvier derniers.
A cela s’ajoute la décision de la coalition de rencontrer le président de la République. A l’Etat- major de l’ANC, la rencontre qui a eu lieu le 20 mars dernier entre une délégation de l’opposition et Faure Gnassingbé devrait attendre.
Aigri, à chaque fois à cause de ces décisions qui vont à l’encontre des principes de l’ANC, le bureau national du parti a eu à interpeller à plusieurs reprises, Jean-Pierre Fabre, qui finira par lâcher prise.
« Je vais trahir un secret…Nous avons exercé une pression sur le président national pour qu’il convoque l’instance afin qu’on puisse discuter de l’avenir de l’ANC au sein de la coalition, puisqu’on connait sa position. Jean-Pierre Fabre ne voulait pas qu’on quitte la coalition quoi qu’il advienne. Il en avait gros sur le cœur sur ce qui s’y passait. On n’arrivait plus à manifester, on organise une manifestation aujourd’hui, demain on l’annule » a confié M. Lawson-Banku sur les antennes de radio Zéphyr.
{loadmoduleid 210}
Qu’à cela ne tienne, le 1er vice-président et ses collègues ont obligé le président national à décider de la suspension des activités de leur parti à la coalition mais ils restent ouverts à d’autres regroupements.
Car selon Patrick Lawson-Banku, le regroupement n’est pas une mauvaise chose. Il suffit jusque celui-ci se fixe un objectif à atteindre.
Sur le sujet des 30 millions qui ternit l’image de la coalition, M. Lawson-Banku et son parti ne trouvent rien à se reprocher.
« Nous ne sommes pas allés voler de l’argent à qui que ce soit, nous n’avons pas demandé de l’argent à qui que ce soit, encore que c’est une lutte que nous menons. Si quelqu’un, une bonne volonté nous donnait par exemple 500 millions deux fois, c’est-à-dire 1 milliard, nous donnons deux semaines pour terminer cette lutte. Cette lutte, c’est un problème de ressources humaines mais également un problème d’argent », a-t-il soutenu.