La première session ordinaire de l’année 2024 du Parlement de la CEDEAO s’est ouverte lundi à Abudja. Les travaux sont dirigés par Hadja Mémounatou Ibrahima, la présidente du Parlement. La cérémonie s’est déroulée en présence du président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Tourey, du vice-président du Sénat nigérian, du président de la Chambre des représentants du Nigéria ou encore du ministre togolais chargé des relations avec les institutions de la République, Pâcome Adjourouvi.
A l’ouverture, la présidente du Parlement de la CEDEAO a souligné que la session s’ouvre dans un contexte international difficile, déplorant de nombreux fléaux et défis qui ont pour noms : la pauvreté, les perturbations climatiques, la crise russo-ukrainienne, le conflit au Proche-Orient.
« A tous ces fléaux s’ajoute malheureusement, un autre phénomène d’une ampleur délirante dans notre région qui est la recrudescence de la menace terroriste, de l’extrémisme violent et du grand banditisme qui coûtent la vie à nos vaillantes forces de défense et de sécurité ainsi qu’à des milliers d’innocentes personnes », a relevé Mémounatou Ibrahima.
D’ailleurs, une minute de silence en la mémoire de toutes les victimes du fléau de terrorisme dans les pays de la sous-région.
Le parlement de la CEDEAO face aux crises
La présidente du Parlement de la CEDEAO est revenue sur la nécessité de faire face aux nombreuses crises à la fois politiques, économiques et sécuritaires dans plusieurs Etats membres de la Communauté. Elle a souhaité que la 6e Législature apporte urgemment sa contribution à la recherche de solutions.
« Il s’agit entre autres de la volonté exprimée par trois de nos États membres de se retirer de la communauté ainsi que la montée des tensions sans cesse grandissantes, entre la République du Bénin et la République du Niger, sans occulter les préoccupations constantes de la région que sont : le terrorisme, l’insécurité alimentaire, l’immigration irrégulière et les effets néfastes du changement climatique », a souligné Mémounatou Ibrahima.
La présidente du Parlement de la CEDEAO a rappelé que les discussions sur ces différents points ont abouti à l’adoption par le Parlement de ce qu’il convient d’appeler « la Déclaration de Kano ».
A l’agenda des parlementaires
La session connaîtra plusieurs questions conformément aux dispositions de l’Acte additionnel relatif au renforcement des prérogatives du Parlement de la CEDEAO. Les parlementaires de l’organisation communautaire examineront donc le rapport du Président de la Commission de la CEDEAO sur la mise en œuvre du programme de travail de la communauté.
Ils feront également l’examen des projets d’actes communautaires avant de suivre la présentation des rapports-pays par les délégations nationales. Ces rapports devraient mettre l’accent sur la situation politique, économique, sociale et sécuritaire du pays ; l’état de mise en œuvre des instruments de gouvernance et de protocoles communautaires et les questions relatives aux Droits de l’Homme et à la promotion des femmes et des jeunes.
« Ce sera avec un très grand intérêt que nous suivrons au cours de la présente session, le Rapport du Président de la Commission de la CEDEAO. Ce rapport sera suivi des séances d’échanges interactives avec les commissaires de la CEDEAO sur l’évolution des programmes de chaque département », a indiqué Hadja Ibrahima.
Appel à des élections apaisées
Par ailleurs, au cours de la présente session, le Parlement examinera, pour avis, le projet de Décision relative à la création d’un tribunal spécial pour la Gambie et l’adoption du Statut du tribunal spécial pour la Gambie en vue de poursuivre en justice les atteintes graves aux droits humains, les crimes internationaux et nationaux commis sur le territoire de la Gambie entre le 22 juillet 1994 et le 21 janvier 2017.
La présidente du Parlement a également noté que la session s’ouvre dans un contexte politique régional marqué, par l’organisation des élections dans plusieurs États membres. Elle a salué l’organisations de l’élection présidentielle au Sénégal et des élections législatives et régionales au Togo. Avant la fin de l’année, des présidentielles couplées avec les législatives sont attendues au Ghana et les législatives en Guinée-Bissau. Mémounatou Ibrahima appelle tous les acteurs politiques de ces pays s’engagent dans un processus électoral libre, pacifique et transparent.
« La recherche de la paix doit être pour nous un leitmotiv et un défi pour la mise en œuvre d’un véritable plan de développement tant au niveau national que régional », a-t-elle exhorté.
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