Le retour de Laurent Koudou Gbagbo en Côte d’Ivoire, son pays natal recentre le débat sur les acteurs qui animent la vie politique dans le pays. L’ancien président acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) affiche son ambition de reprendre les rênes du Front populaire ivoirien (FPI), son parti politique. Pendant ce temps, il se susurre que son successeur, Alassane Ouattara brûlerait d’envie de modifier la constitution ivoirienne pour écarter les anciens présidents.
C’est officiel depuis le 17 juin dernier. Laurent Gbagbo acquitté de crimes contre l’humanité le 31 mars dernier par la CPI a regagné Abidjan après 10 ans d’absence.
L’ancien président de la Côte-d’Ivoire a été accueilli en grande pompe. Un pavillon présidentiel lui avait été affrété par le camp Ouattara, même si aucun des ministres n’était présent à l’aéroport Félix Houphouët. De nombreux militants de son parti étaient venus en masse pour l’accueillir. Même des gardiens des us et coutumes avaient marqué de leur présence à ce retour du fils de Gagnoa.
Adulé dans son pays et sur le continent, le président historien a eu à déclarer : « Je suis ivoirien mais j’ai appris en prison que j’étais d’Afrique. Toute l’Afrique me soutient » sans lever un petit coin de voile sur son avenir politique.
Mais dans les coulisses beaucoup voient M. Gbagbo revenir au-devant de la scène politique. Surtout avec la sortie de Bernard Houdin, son Conseiller qui disait sur France 24 que l’ADN du président c’est la politique.
Ouattara-Gbagbo en 2025
Des déclarations confirmées le week-end dernier par le leader du FPI. Interrogé par le même média français, Laurent Gbagbo n’exclut pas la possibilité de candidater pour la présidentielle de 2025.
« Je n’exclus rien. Je suis en politique. J’ai demandé à la direction de mon parti de me laisser faire mes deuils, surtout pleurer ma maman… Et puis après je suis un soldat, je suis au garde à vous », a-t-il répondu à la question selon laquelle beaucoup de supporteurs espèrent le voir concourir à l’élection suprême en 2025.
Cependant, pour beaucoup d’observateurs, l’actuel président, Alassane Ouattara a l’intention de changer la Constitution de son pays.
Pour l’élection de 2025, il baisserait l’âge de candidature maximale à 75 voire 70 ans. Une façon de tourner la page en s’excluant et en éliminant ses rivaux, Henri Konam Bedie et Laurent Gbagbo.
Laurent Gbagbo inculpé en 2011 par la justice de son pays puis envoyé à la CPI constitue toujours par faire une lecture différente de la crise post-électorale.
« Certains ont décidé de mettre Ouattara au pouvoir. Mais pour le mettre au pouvoir il faut que la poire soit vide, donc de me dégager. Mais moi je me considère comme celui qui a gagné l’élection présidentielle de 2010. Ça c’est évident » a-t-il dit.