Au Togo, la nouvelle constitution de la Vè République cristallise toujours les attentions deux mois après sa promulgation. Mercredi, une conférence-débat a été organisée à Lomé pour une remobilisation contre cette nouvelle loi fondamentale. Politiques, acteurs de la société civile et artistes se sont engagés à requinquer les troupes pour un retour à la constitution de 1992.
La conférence-débat sur la nouvelle constitution a été organisée par Front « Touche pas A Ma Constitution » qui a été créé en avril dernier au lendemain du vote de la loi en question par l’assemblée nationale.
Convergence sur la question de la nouvelle constitution
Il regroupe ADDI, Les Démocrates, Parti des Togolais, CAR Transition, UDS-Togo, Santé du Peuple, la DMP – Dynamique pour la Majorité du Peuple (CDPA, DSA, Le NID, LA RACINE, MJS, FDP, GAMESSOU, BINDJEGUE BINDJE, LES ADMIS, ALCADES et personnalités), Coditogo et Mouvement Togo Souverain (Ensemble le Togo, Front Togo Souverain).
Les leaders présents à la conférence-débat du mercredi ont tour à tour démonté à nouveau cette constitution qui selon eux constitue un recul démocratique pour le Togo.
Nathaniel Olympio, porte-parole du front estime que la nouvelle constitution ne peut pas fédérer tout le peuple. C’est plutôt un facteur de division qui fragilise l’unité nationale, au lieu de consolider la cohésion sociale.
Même son de cloche chez Jean Kissi. L’ancien secrétaire général du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) dénonce des arrestations « arbitraires » des journalistes et ceux qui s’opposent au pouvoir en place.
« Nous sommes dans une monarchie dictatoriale. Les droits et libertés sont mis en annexe », a affirmé l’ancien député à l’assemblée nationale qui qualifie de renversement de la République le changement de régime au Togo.
Pour l’ancien cadre du Parti national panafricain (PNP), Tchatckipi Ouro-Djikpa, le Togo souffre de la mal gouvernance et il faut des assises nationales, la mise en place d’une transition et non une nouvelle constitution qui bascule le pays dans une nouvelle République.
Exigence d’un retour à la IVe République
La constitution contestée a été votée en seconde lecture en avril dernier en pleine campagne électorale pour les régionales et législatives. Elle bascule le Togo dans un régime parlementaire avec la mise en place d’un Président du Conseil qui doit être issu du parti politique ayant la majorité à l’assemblée nationale.
Le Président du Conseil a un mandat illimité et a tous les pouvoirs exécutifs. Il est en quelque sorte le Président de la République dans le régime présidentiel.
Pour le Front, c’est une illusion de croire que le Togo est dans un régime parlementaire. En tout cas, les membres du Front ne se retrouvent pas dans la nouvelle République.
« Nous ne sommes pas dans la Ve république…. Ce qu’il appelle par constitution-là ne va pas s’appliquer. C’est une question de vie ou de mort », a harangué Me Célestin Agbodan, Président en exercice de la LTDH.
Kao Atcholi, Président de ASVITTO évoque le référendum de 1992 organisé par feu Gal Eyadéma Gnassingbé et soutient également que les Togolais sont toujours dans la IVè République.
« Nous ne sommes pas dans la Ve République. C’est une tentative de la part de ceux qui sont actuellement au pouvoir. Sans référendum pas de nouvelle république », a-t-il dit.
L’acteur de la société civile s’engage aux côtés des autres et invite les Togolais à se lever comme un seul homme pour réclamer l’application de la constitution de 1992.
« Le régime actuel n’est ni parlementaire ni présidentiel. Aucun régime ne ressemble à celui du Togo dans le monde », a renseigné Affo Sabi, Professeur à l’université de Lomé.
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