Les autorités nigériennes ont annoncé des poursuites judiciaires contre le président déchu, Mohamed Bazoum. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a indiqué que des preuves en sa possession permettent de le poursuivre pour haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger. La CEDEAO condamne cette initiative qu’elle considère comme une provocation.
Dans un communiqué datant du 13 août, les dirigeants actuels du Niger ont annoncé des poursuites contre « le président déchu et ses complices locaux et étrangers, pour haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger ». Les responsables du CNSP indiquent détenir des preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes
« Le gouvernement nigérien a rassemblé à ce jour les preuves nécessaires pour traduire en justice le président déchu devant les instances nationales et internationales compétentes, ainsi que ses complices locaux et étrangers, pour haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger », a déclaré le Colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du CNSP.
La CEDEAO a réagi à l’annonce des poursuites contre le président déchu Mohamed Bazoum « pour haute trahison » par les militaires au pouvoir au Niger.
« La CEDEAO condamne cette démarche qui constitue une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires du Niger, de rétablir l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques », a indiqué l’organisation sous-régionale.
Le CNSP a fait part de sa volonté de discuter pour une résolution pacifique de la crise politique en cours au Niger. Les militaires l’ont annoncé à une délégation de religieux nigérians au Niger.
Des initiatives pour la libération de Bazoum
Les initiatives diplomatiques se poursuivent, afin de parvenir à une solution pacifique de la crise. Une session extraordinaire virtuelle du Parlement de la CEDEAO a eu lieu le 12 août dernier. Les parlementaires de l’organisation sont clairement contre toute intervention militaire.
Lundi, c’est le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui a tenu une réunion à Addis Abeba pour discuter de l’évolution de la situation au Niger et des efforts pour sortir de la crise.
Déchu du pouvoir depuis le 26 juillet 2023 après un coup d’État, le président Mohamed Bazoum, sa famille et plusieurs de ses proches sont toujours retenus à Niamey. La CEDEAO, l’Union Africaine et l’ONU continuent de réclamer leur libération ainsi qu’un retour à l’ordre constitutionnel.
La CEDEAO et l’UEMOA ont imposé des sanctions économiques drastiques au Niger. Des sanctions considérées comme illégales, inhumaines et injustes par le CNSP.