Le Burkina-Faso et le Mali continuent de soutenir le Niger. Les gouvernements de transition des 2 pays ont appelé mardi, dans une lettre conjointe, le Conseil de paix de l’Union africaine (UA) et le Conseil de sécurité de l’ONU, à empêcher une intervention militaire de la CEDEAO contre la junte au Niger.
La lettre conjointe a été a été rédigée en marge des travaux de la 10e session de la Commission mixte entre le Burkina Faso et le Mali.
Selon les ministres des affaires étrangères des deux pays, le peuple du Niger a décidé, en toute responsabilité et de manière pacifique sans effusion de sang, de prendre sa responsabilité en main et d’assumer devant l’histoire la plénitude de sa souveraineté.
Abdoulaye Diop et Olivia Rouamba font remarquer que l’adhésion des populations ne cesse de croître notamment par des manifestations de soutien. Une volonté populaire qui tranche avec la position de la CEDEAO qui, en rupture totale avec la légalité internationale et la légitimité, a fait le choix des mesures coercitives comprenant le recours à la force armée contre un pays souverain.
« Le motif de cette agression, déguisée en intervention militaire, sous le prétexte rétablissement de la démocratie, cache mal les agendas de puissances étrangères, prêtes à aggraver une situation sécuritaire déjà précaire, du fait… d’un précédent similaire en 2011 qui a causé l’effondrement de l’Etat libyen et la déstabilisation de la région du Sahel », écrivent les deux pays.
Le Niger, un Etat souverain
« Les gouvernements de transition du Burkina Faso et de la République du Mali en appellent à la responsabilité principale du Conseil de sécurité de l’ONU garante de la paix et de la sécurité internationale, pour empêcher, par tous les moyens à sa disposition, une action armée contre un Etat souverain (le Niger) dont l’ampleur des conséquences serait imprévisible », ont écrit dans une lettre commune les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso et du Mali.
Les ministres Olivia Rouamba et Abdoulaye Diop disent compter sur la « sagesse » de l’ONU et de l’UA pour éviter, « outre la dégradation de la situation sécuritaire avec la multiplication et la propagation des groupes terroristes, un drame humanitaire, qui s’ajouterait aux difficultés d’une population en attente légitime d’un soutien pour faire face aux nombreux défis auxquelles elle est confrontée ».
Notons que les deux pays avaient également averti que toute intervention militaire au Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre à leur encontre et entraînerait leur retrait de la CEDEAO et l’adoption de mesures d’autodéfense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger.