Déclaré mort sur les réseaux sociaux, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro a demandé mercredi à Dieu de lui accorder la grâce de vivre l’alternance politique au Togo avant de le rejoindre. A 93 ans, le prélat en l’exil rassure de son état de santé et exprime son dégoût par rapport aux colporteurs de fausses nouvelles.
Dans la soirée du mardi 07 mars, des informations circulant sur les réseaux sociaux donnent pour mort l’archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro. Il est dit que l’ancien président du Haut Conseil pour la République (HCR, parlement de transition) se serait effondré et mort sur le champ à l’exil où il vit depuis les lendemains de la présidentielle de 2020.
Cette rumeur est démentie aussitôt par l’intéressé lui-même. Dans une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux, l’homme de Dieu confirme sa bonne santé et rend grâce à Dieu.
« Je viens d’apprendre sur les réseaux sociaux, l’annonce de mon décès : Mgr Kpodzro est mort. Je suis très heureux et satisfait de venir vous dire que je confirme mon décès », a-t-il ironisé avant de poursuivre « Mes ennemis ont tiré leur épingle dans l’eau. Je suis bien vivant grâce à Dieu ».
Mgr Kpodzro espère l’alternance
Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, né le 30 mars 1930 à Tomégbé, est un homme d’Église togolais. Ordonné évêque d’Atakpamé le 2 mai 1976, il y exerce son ministère durant seize ans et demi, avant d’être nommé archevêque de Lomé le 17 décembre 1992. Il occupe cette dernière fonction jusqu’au 8 juin 2007, date à laquelle il prend sa retraite.
Outre son ministère épiscopal, Mgr Kpodzro exerce durant deux ans et demi la fonction de président de l’Assemblée nationale du 20 août 1991 à février 1994. Durant sa retraite, il continue à prendre position sur des questions politiques, notamment durant les périodes électorales, ce qui lui est reproché et lui vaut parfois des menaces.
Au cours de l’élection présidentielle de 2020, il avait pris fait et cause pour l’opposant Agbéyomé Kodjo, candidat de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), un regroupement de partis portant le nom du prélat.
Depuis lors, l’archevêque et sa Dynamique contestent la réélection de Faure Gnassingbé. Le prélat est convaincu qu’il ne mourra pas tant qu’il n’y a pas d’alternance politique au Togo.
« J’implore le Seigneur, la grâce de voir de mes propres yeux l’alternance au Togo avant qu’il ne m’appelle », a-t-il prié.