Le gouvernement malien vient de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU. Dans le courrier de saisine, le pays d’Assimi Goïta accuse clairement la France d’armer les groupes terroristes en activité sur le territoire malien. Le pays se réserve le droit de faire usage de la légitime défense
La saisine du Conseil de sécurité de l’ONU date du 16 août courant. Elle est signée par le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Le chef de la diplomatie malienne réclame la tenue d’une réunion d’urgence visant à faire un point sur la situation dans le pays.
Bamako accuse Paris de fournir des renseignements aux groupes terroristes et de les armer. Le pays dit détenir des éléments pour prouver des activités « subversives » de la France sur son territoire.
« Le Gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions », a écrit Abdoulaye Diop.
La lettre de saisine, devenue virale sur les réseaux sociaux, évoque notamment les violations répétées de l’espace aérien du Mali par la France.
« c’est en raison de suspicions de manœuvres de déstabilisation de la France que le Gouvernement du Mali s’est fermement opposé à la demande de soutien aérien de la France au profit de la MINUSMA, afin que la France ne se serve pas de la mission onusienne comme prétexte pour mener des opérations subversives visant à fragiliser davantage le Mali et la région du Sahel », lit-on dans la note.
Agression de la France
Evoquant le droit international, le Gouvernement du Mali estime que ces actes de la France constituent une agression, qui est définie, selon la résolution 3314 (XXIX) de l’Assemblée générale des Nations Unies du 14 décembre 1974, comme « l’emploi de la force armée par un Etat contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre Etat ou de toute autre manière incompatible avec la Charte des Nations Unies… ».
Partant, le Mali demande au Conseil de sécurité des Nations Unies d’œuvrer afin que la France « cesse immédiatement ses actes d’agression » contre lui.
« En cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à la stabilité et à la sécurité de notre pays, le Gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense », avertit Abdoulaye Diop.
La réaction de Bamako intervient deux jours après le retrait définitif de la force Barkhane (12 août 2022), présente dans le pays depuis 2013, sans avoir réussi à éradiquer le terrorisme.
Au vu du bilan catastrophique, les nouvelles autorités maliennes ont décidé de virer l’armée française. Certainement, pour cause de cette accusation qui n’est vraiment pas nouvelle.