Le 17è sommet de la Francophonie vient de s’achever à Erevan en Arménie avec l’élection de Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale de l’OIF. Une élection qui ne surprend guère d’autant plus que la candidature de la ministre des Affaires étrangères du Rwanda avait le soutien indéfectible d’Emmanuel Macron. Cependant beaucoup continuent par s’interroger sur le choix porté sur le Rwanda, un pays qui a abandonné l’enseignement du français au profit de l’anglais depuis 2010. Kako Nubukpo, ancien Directeur de la Francophonie économique et numérique lève un coin de voile sur ce choix de la France.
Pour l’ancien directeur de la francophonie économique et numérique à l’OIF, la relation bilatérale France-Rwanda joue autant dans la sélection de Mme Mushikiwabo que la seule lecture que pourrait être la Francophonie demain. Parce qu’on parle beaucoup de la capacité pour la France de reprendre pieds dans la région du grand Lac via le Rwanda.
Il pense que la question France-Rwanda est une question complexe et le président Macron en envoyant ce signal au Rwanda veut accélérer le processus de réconciliation.
L’ancien ministre togolais de la prospection et de l’évaluation des politiques publiques estime également que si le choix est tombé sur Louise Mushikiwabo, c’est parce que l’Hexagone veut remplacer une femme par une autre femme.
« Une africaine parce que la démographie de la francophonie est africaine. Et une africaine de l’Afrique centrale au sens large parce que cette région n’a jamais eu de secrétaire générale de la Francophonie », a-t-il spécifié.
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Kako Nubukpo s’est aussi prononcé sur l’avenir de la Francophonie. Celui qui a été limogé en décembre 2017 après une tribune sur le franc CFA publiée dans Le Monde Afrique, indique que si la Francophonie ne s’oblige pas à devenir un laboratoire du multilatéralisme, elle se tire une balle dans le pied.
Selon lui, elle ne peut pas être un substitut imparfait de l’Organisation des Nations Unies, du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale, de la Banque Africaine de Développement ou même de l’Agence Française de Développement.
« Si on ne procède pas aux réformes, la francophonie va être de plus en plus perçue comme le bras armée de la France. Il faut absolument clarifier la relation entre le service du renseignement français et la Francophonie » a proposé M. Nubukpo chez nos confrères du Monde Afrique avant de conclure qu’il est tant de faire une Francophonie par le peuple, une Francophonie par le bas, qui demain peut conduire à dire qu’on n’a plus besoin d’un secrétaire général de ladite institution.