L’Alliance nationale pour le changement (ANC) vient d’effectuer sa première sortie médiatique après les élections locales au Togo. Devant la presse mercredi à Lomé, le parti de Jean-Pierre Fabre a dénoncé le processus ayant conduit à l’élection des maires. Il fustige une mascarade électorale du pouvoir mais se félicite du nombre de voix obtenu à l’issue du vote. Par ailleurs, le parti disqualifie l’opposition parlementaire et annonce, « en toute légitimité », l’ouverture sans délai de discussions politiques avec le gouvernement.
Pour l’ANC, les élections municipales du 30 juin et du 15 août derniers ne sont qu’une réédition de la mascarade électorale propre au régime Rpt/Unir.
Ce parti soutient que la CENI a organisé les municipales de manière unilatérale et en toute opacité, sans rencontrer les parties prenantes. Elle n’a fait non plus aucune communication, aucune action de sensibilisation ni sur la révision des listes électorales, ni sur le déroulement des opérations électorales, ni sur les centres de recensement, les centres de vote et les bureaux de vote.
Sur la campagne électorale, le parti signale plusieurs dysfonctionnements dont les tracasseries faites aux listes de l’opposition sur toute l’étendue du territoire ; la mise à disposition tardive des spécimens de bulletins de vote qui ont été distribués en fin et non en début de campagne et l’utilisation illégale par les candidats du parti au pouvoir des moyens de l’Etat.
« Quant à l’observation électorale, elle est purement et simplement été interdite par le gouvernement qui a décidé d’organiser les municipales en vase clos et rejeté subséquemment toutes les demandes d’accréditation », précise la déclaration liminaire du parti.
Au final, le parti de l’ex-chef de file de l’opposition a réussi à faire élire 6 maires et 5 adjoints parmi les 138 conseillers municipaux élus sur les 78 listes présentées aux locales; malgré tous ces dysfonctionnements.
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Il se félicite surtout de l’élection de son leader national au poste de mairie dans la commune du Golfe 4.
« Je suis vraiment peiné quand j’ai entendu dire que je dois mon l’élection au premier ministre Klassou. C’est pathétique ! J’ai entendu dire beaucoup de choses… Les gens peuvent dire que ce sont des rumeurs qui viennent de la population. Mais je comprends désormais d’où peut venir ces rumeurs malveillantes », a déploré Jean-Pierre Fabre.
Des discussions politiques avec le gouvernement
Au vu des résultats obtenus par l’opposition extraparlementaire, l’ANC se dit être pleinement fondé à revendiquer la recomposition de la CENI sur une base paritaire telle que prescrite par la feuille de route de la CEDEAO. Pour Jean-Pierre Fabre, l’opposition parlementaire n’est plus qualifié à mener les débats.
« Avec un total de 115 conseillers municipaux, l’opposition parlementaires accuse un grave déficit de représentativité et de légitimité, face à l’ensemble de l’opposition extraparlementaire, notamment l’ANC, le CAR et la C14 qui totalisent globalement 289 conseiller municipaux », a fait remarquer Jean-Pierre Fabre.
Dans ce sens, Jean-Pierre Fabre et ses collaborateurs entendent avoir des discussions politiques avec le gouvernement dans le but d’améliorer le cadre électoral ainsi que les réformes institutionnelles et constitutionnelles nécessaires à l’organisation d’élections équitables et transparentes.
« L’ANC s’engage à œuvrer dans ce sens, notamment dans la perspective de la présidentielle de 2020 », informent les dignitaires du parti.
A noter également que lors de la conférence de presse, les responsables de l’ANC ont dénoncé la nouvelle loi sur la liberté de réunion et de manifestation publiques pacifiques, votée par l’Assemblée nationale le 7 août dernier. Pour eux, il s’agit d’une « Une loi liberticide ».
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