L’opposition togolaise a eu des échanges fructueux lundi avec le président guinéen au sujet de la crise sociopolitique en cours au Togo. Co-médiateur dans la crise pour la décrispation du climat politique, Alpha Condé aurait marqué son étonnement de ce que des militants de l’opposition soient encore détenus en prison et que d’autres continuent d’être arrêtés. Des informations en provenance de Conakry font croire que le président en exercice de l’Union Africaine a promis aux leaders de l’opposition togolaise qu’il va reprendre son bâton de pèlerin.
Selon les échos des discussions qui se sont achevées tard dans la nuit, il a été essentiellement question d’évaluer les mesures d’apaisement exigée par l’opposition avant l’ouverture du dialogue politique. Ces exigences portent sur la libération des manifestants toujours détenus et le retrait des forces de sécurité dans les villes de Mango, Bafilo et Sokodé notamment.
Alors que le pouvoir de Faure Gnassingbé a plusieurs fois déclaré que les mesures de décrispation prises étaient suffisantes pour mettre en confiance l’opposition pour aller au dialogue, il nous revient qu’Alpha Condé s’est montré surpris de ce qu’il y ait toujours des détenus politiques dans les centres de détention et que les interpellations se poursuivent de plus belle.
« Le président guinéen a promis reprendre son bâton de pèlerin pour tenter d’obtenir du pouvoir togolais, la satisfaction du reliquat des préalables pour l’ouverture du dialogue dans un bref délai », apprend-on.
Après Conakry, la délégation de l’opposition togolaise est attendue ce mardi à Accra pour échanger avec le président ghanéen Nana Akufo-Addo qui s’occupe des discussions proprement dites.
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Après avoir écouté et conseillé l’opposition, les deux médiateurs veulent tenter d’arracher des compromis au président togolais. Un mini-sommet de la Cédeao est annoncé à Monrovia, en marge de la prestation de serment de Georges Weah. La rencontre planchera sur le dossier togolais.
Notons que la délégation de la coalition de l’opposition togolaise est conduite par Brigitte Adjamagbo-Johnson. Elle comprend le chef de file de l’opposition, Jean Pierre Fabre, le président du Parti national panafricain (PNP) Tikpi Atchadam. L’ancien premier ministre et président du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), Yawovi Agboyibo, le président de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), Aimé Tchabouré Gogué et Me Paul Dodji Apévon, leader des Forces démocratiques pour la République (FDR) font également partie de la délégation.