C’est le 31 juillet prochain que la CEDEAO se prononcera sur la situation togolaise. L’institution communautaire devrait, à l’issue de son sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, donner des orientations pouvant solutionner la crise qui secoue le pays de Faure Gnassingbé depuis bientôt un an. Dans l’attente de ces orientations, pouvoir et opposition se lancent dans une guerre de déclarations. Réagissant lundi à l’entretien accordé par le ministre togolais de la Fonction publique, Gilbert Bawara à Togo Breaking News, Antoine Folly, l’un des leaders de la Coalition a accusé le régime de Faure Gnassingbé de se faire passer pour un ange. Pour M. Folly, les 19 août vont se multiplier tant que le Togo ne rayonnera pas de démocratie.
Dans le long entretien que nous avons diffusé dimanche, le porte-parole du gouvernement togolais a indiqué que des dispositions nécessaires ont été prises pour éviter qu’il y ait d’autres 19 août 2017 au Togo. Gilbert Bawara a réaffirmé la volonté du gouvernement de faire aboutir les réformes constitutionnelle et tenir les élections. Par ailleurs, il a estimé qu’une transition au Togo serait un renversement des institutions démocratiques et un coup de force insidieux.
Du côté de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition, on répond au ministre que rien ne sera comme avant au Togo.
En effet, selon le délégué général de l’Union des démocrates socialistes (UDS-Togo), Antoine Folly, la seule condition pour qu’il n’y ait plus de 19 août, c’est que le Togo doit être rayonnant de démocratie.
« Autrement cette date qui marque la recrudescence de la contestation du pouvoir de Faure Gnassingbé, va plutôt se multiplier. Les Togolais ne seront plus jamais tenus en esclavage. Nous n’accepterons plus jamais que les ressources de ce pays soient dilapidées ou accaparées par une minorité. Tant que les choses seront comme elles sont, les 19 août vont se multiplier », a-t-il déclaré lundi au micro de Radio Victoire.
{loadmoduleid 210}
Ce leader de la Coalition de l’opposition a condamné le fait que le ministre trouve en l’exigence par la coalition de la mise en place d’une transition, une remise en cause de l’ordre constitutionnel et des institutions constitutionnelles et une contrainte du gouvernement et sa majorité à se démettre en acceptant d’être une victime consentante d’un coup de force insidieux.
Antoine Folly avance que le ministre Bawara est dans son rôle mais critique le fait de faire passer le pouvoir pour « un ange qu’il n’est pas et faire de la coalition un diable ».
« Les Togolais ne sont pas dupes et ce qu’il dit n’a aucune portée. Si le Togo était un pays normal où cela va faire bientôt un an que les citoyens sont dans la rue, il appartenait au président de la République, responsable vis-à-vis des citoyens, de prendre la mesure de la situation de crise et de donner des orientations », croit l’ancien ministre des sports.
Le responsables de l’UDS-Togo pense qu’au lieu de cela, Faure Gnassingbé « se cache au contraire des Togolais et va vadrouiller partout à l’extérieur ».
M. Folly a noté par ailleurs que la tournée de la Coalition à l’intérieur du pays s’est bien déroulée et que le regroupement de l’opposition n’entend pas accepté des recommandations de la CEDEAO qui défavoriseraient les populations togolaises et qui permettraient à Faure Gnassingbé de se représenter à la présidentielle de 2020.