En collaboration avec l’armée togolaise, la préfecture de Kpendjal et l’inspection préfectorale de l’éducation mobilisent les chefs d’établissements de Kpendjal et de Kpendjal-Ouest pour une meilleure lutte contre le terrorisme. Une rencontre de sensibilisation a eu lieu en début de semaine. Les autorités ont déploré la complicité avérée de certains jeunes avec les terroristes.
Le but de cette rencontre était de chercher les voies et moyens pour une franche collaboration entre les chefs d’établissements et les forces de défense et de sécurité.
Depuis quelques mois, la préfecture de Kpendjal est devenue l’épicentre des attaques terroristes perpétrées par des groupes terroristes avec la complicité de quelques jeunes, selon les autorités de cette région. Le préfet de Kpendjal, Kolani Lamboni Fartongue et le commandant de la zone-est de l’opération Koundjoaré, le colonel Tchakondo Moutawakilou ont reconnu cette situation.
« Malgré les divers moyens de lutte mis en place par le gouvernement contre ce fléau, les attaques terroristes continuent », ont-ils déploré.
Selon l’Agence togolaise de presse, ils ont ainsi appelé à une franche collaboration entre ces directeurs d’écoles, les Comités villageois de développement, les membres des comités de gestion des établissements scolaires, et les forces de l’ordre et de sécurité.
De nouvelles actions dans le Kpendjal
Les intervenants ont demandé à leurs interlocuteurs d’être vigilants, de toujours signaler toujours des déplacements des jeunes, de former des comités de vigilance et de surveillance. Ils ont rappelé les numéros verts à appeler en cas d’attaques notamment les 1200 ou 1201 ; 117 ou 90 02 31 86.
Pour renforcer la lutte, il est annoncé l’installation des lampadaires, le désenclavement des villages limitrophes et le renforcement du nombre de militaires surtout dans les villages sinistrés.
De même, il a été demandé aux peuhls transhumants de se faire enregistrer auprès des chefs traditionnels, de la mairie ou des forces de l’ordre, de signaler leur passage chaque jour, même sur les couloirs de transhumance et de porter toujours un badge.
Concernant le fonctionnement des établissements scolaires, le maire de Kpendjal 1, Sambiani Arzoume a annoncé la volonté du gouvernement de créer une cantine scolaire dans toutes les écoles de la préfecture afin d’opter pour des journées continues pour permettre aux élèves de vite rentrer.
‘Des jeunes complices’
En attendant, il est demandé aux participants de se mobiliser, de relayer les informations et surtout de dénoncer ou de signaler des personnes étrangères ou suspectes dans le milieu.
A la mi-janvier dernière, le ministre togolais de la sécurité et de la protection civile, Général Damehame Yark avait mis en garde les jeunes de la région contre toute collusion avec les groupes terroristes.
Gal Yark avait déploré le fait que des jeunes de la région fournissent de l’essence aux terroristes contre une forte somme. Le ministre avait de même dénoncé des jeunes ‘’complices’’ qui détiennent des informations concernant les extrémistes mais refusent de les partager avec les forces de l’ordre et de sécurité.
« Je suis trop peiné et embêté qu’on me remonte que ce sont mes propres frères pour qui on ne dort pas, qui sont à la tête des réseaux de ventes du carburant frelaté. Ces carburants vendus très cher aux terroristes qui viennent en retour nous attaquer. Aucun ministre ni député ou cadre ne pourra négocier votre libération si on vous prend », avait averti Damehame Yark.
A l’époque déjà, il avait invité les populations à entrer en contact avec les autorités du pays pour fournir les informations pouvant permettre de mettre la main sur les groupes extrémistes violents qui sévissent dans les préfectures de Kpendjal et de Kpendjal-Ouest.
La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans la zone du fait justement de ce manque de collaboration entre les populations et les forces de défense et de sécurité.