L’Association des Grandes Entreprises du Togo (AGET) restée déterminée à accompagner les gouvernants pour l’amélioration du climat des affaires et l’évolution de l’économie togolaise pour permettre au pays d’atteindre ses objectifs de l’émergence. Cette organisation vient de publier un livre-blanc. Le livre-blanc de l’AGET a été présenté vendredi aux médias au cours d’une conférence de presse animée par son président, José Symenouh.
Le livre décrit dans un premier temps le contexte actuel de l’activité économique au Togo. La 2e partie parle des potentiels de croissance, les pôles qui vont permettre un décollage de l’activité économique au Togo. Le 3e volet du document concerne des recommandations. Le livre-blanc insiste dans sa dernière partie sur des mesures concrètes d’ordre organisationnel, d’ordre judiciaire, etc.
Dans cette interview qui suit, José Symenouh revient sur l’AGET et ses objectifs, les grands axes du livre-blanc, l’Office togolais des recettes (OTR) et les perspectives de l’’association.
Togo Breaking News : Quels sont les objectifs poursuivis par l’Association des Grandes Entreprises du Togo ?
José Symenouh : L’AGET est une association patronale qui veut défendre les intérêts de ses membres, partant, des intérêts du secteur privé. Cette association a été créée en 2007 et aujourd’hui, elle compte 50 membres qui sont dans tous les secteurs : industriel, secteur de service, agroalimentaire, construction de BTP, etc. L’AGET est là pour également accompagner les politiques, les gouvernants dans leurs efforts de développement.
Togo Breaking News : Quel est aujourd’hui le poids de l’AGET dans l’économie togolaise ?
José Symenouh : Pour vous donner une idée de l’Association dans l’économie togolaise, il convient de vous dire que l’AGET a fait l’année dernière un chiffre d’affaires d’à peu près 691 milliards de Fcfa et a contribué à peu près 115 milliards au budget de l’Etat, a fait 55 milliards d’investissement, 33 milliards de masse salariale pour près de 10 000 employés.
Vous pouvez voir de vous-même comment cette association pèse dans l’économie togolaise.
Togo Breaking News : L’année dernière, vous avez élaboré un livre-blanc qui est désormais disponible. Qu’en est-il réellement ?
José Symenouh : L’année dernière nous avons eu des partenariats avec des institutions, etc. Mais l’activité phare qui mérite d’être notée est la parution du livre-blanc. Ce livre procède de la vision des grandes entreprises sur l’environnement des affaires avec pour objectif de faire du Togo, un havre des entreprises de l’Afrique de l’ouest.
Le livre est articulé en 4 temps. Le premier temps décrit le contexte actuel de l’activité économique au Togo. Nous avons évoqué le contexte macroéconomique, les différents secteurs d’activité et nous avons mis l’accent sur les handicaps qui sont au développement des affaires au Togo. Le livre fait l’autopsie de la situation et dit les choses telles qu’elles. Nous avons naturellement parlé des freins au développement liés aux fondamentaux économiques, liés au fonctionnement de l’administration, les problèmes de l’insécurité et de l’incivisme, le problème de l’adéquation formation-emploi. Il y a également des freins liés à l’environnement des affaires et nous avons parlé des problèmes liés à la fiscalité, au foncier, l’insécurité judiciaire, etc.
La 2e parti du livre parle des potentiels de croissance, les pôles qui vont permettre un décollage de l’activité économique au Togo. Nous avons parlé des secteurs de croissance tels que l’agroalimentaire, l’industrie des mines, le secteur touristique, etc.
Le 3e volet est le volet où nous avons fait des recommandations. Ce livre ne fait pas seulement de critiques. Nous avons proposé des mesures constructives pour que nous puissions continuer de progresser comme nous le constatons aujourd’hui que le Togo est sur le bon chemin, le chemin du progrès.
La dernière partie du livre propose des mesures concrètes d’ordre organisationnel, d’ordre judiciaire, etc. Nous avons eu l’occasion de remettre ce livre au Premier Ministre.
Togo Breaking News : Les gouvernants ont-ils eu une oreille attentive à cette démarche de l’AGET ?
José Symenouh : L’AGET est là pour également accompagner les politiques, les gouvernants dans leurs efforts de développement. Et nous avons discuté du contenu du livre avec le Premier Ministre et nous avons eu une oreille attentive du Chef du gouvernement. Cette oreille attentive des autorités favorise l’évolution constatée.
Le plan a commencé à paraître depuis 2009. Nous avons fait des propositions et le gouvernement a tenu compte des recommandations. En 2011, on avait trouvé que le livre était encore obsolète et nous avons remis à jour. Et actuellement, c’est la 2e mise à jour. Nous voulons croire que ce livre va être comme une Bible, une ligne de conduite constructive pour que les opérateurs économiques puissent participer de façon efficiente au développement économique de ce pays, si vraiment nous voulons que le Togo soit émergent.
Togo Breaking News : Qu’elles sont vos perspectives 2016 et comment comptez-vous les atteindre ?
José Symenouh : Nous allons continuer à appuyer les gouvernants puisque nous sommes devenus des partenaires et les gouvernants ont compris que le secteur privé est pourvoyeur de richesse et qu’ils ne peuvent pas s’en passer. C’est de continuer à faire de fortes propositions dans le domaine de la croissance économique au gouvernement. Nous allons également mettre l’accent sur la responsabilité sociétale de l’entreprise. Aujourd’hui il faudrait permettre aux populations démunies de profiter des retombées positives dans le secteur privé. Des entreprises vont faire des actions sociales.
Togo Breaking News : Quelle appréciation l’AGET fait de la création de l’OTR et de ses activités ?
José Symenouh : L’Office togolais des recettes est aujourd’hui une bonne institution parce que son objectif et d’élargir l’assiette fiscale et pour nous entreprises, c’est une bonne chose. Avant, ce sont les entreprises qui sont la cible de l’Etat en matière de collecte de ressources fiscales. En essayant d’élargir l’assiette et d’intéresser tout le monde pour que le secteur informel soit formalisé et que chacun puisse payer les impôts, cela va aider à l’Etat à disposer d’assez de moyens.
Actuellement, il y a beaucoup d’incompréhensions et de déficit de communication mais c’est une question de longue haleine. A terme, nous verrons que l’OTR est une bonne institution. Nous pensons qu’il faut beaucoup plus de communication… Mais pour que nous soyons meilleurs, il faut qu’on regarde dans les autres pays pour assurer la compétitivité. Il y a des impôts qui sont encore plus importants au Togo qu’ailleurs alors que l’UEMOA a donné des directives.
Mais il y a eu des améliorations notamment avec la réduction de l’impôt sur les salaires, passé de 7 à 3%. Tout n’est pas parfait mais il faut une communication pour que les entreprises soient aux côtés de l’OTR et l’OTR aux côtés des entreprises pour que le partenariat soit gagnant-gagnant.
Réalisée par D. A.