Le 1er décembre de chaque année, la communauté internationale célèbre la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA (JMS). Cette journée instituée depuis 1988, par les Nations Unies, est l’occasion d’une mobilisation mondiale contre la pandémie du VIH/SIDA au cours de laquelle des actions d’information, de prévention et de sensibilisation sont conduites. C’est aussi une opportunité pour soutenir les populations clés et celles affectées, infectées par le VIH.
Pour l’édition 2021 de cette journée, le Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) a voulu mettre l’accent sur l’éradication urgente des inégalités qui alimentent l’épidémie du SIDA et d’autres pandémies dans le monde à travers le thème : « Mettre fin aux inégalités, mettre fin au SIDA, mettre fin aux pandémies ». Depuis décembre 2019, la pandémie du COVID-19 a monopolisé l’attention du monde entier.
Cette crise sanitaire a fourni un nouvel exemple des liens étroits existant entre la santé et la réduction des inégalités ou encore les droits humains. Ainsi, pour mettre fin aux pandémies concomitantes du VIH/SIDA et du COVID-19, il est donc essentiel d’éliminer la stigmatisation et la discrimination des groupes vulnérables et de mettre l’humain au centre de l’action.
Depuis 2016, l’ONG RAPAA fait de la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA une opportunité pour mener des actions de riposte contre l’usage de substances psychoactives et la contamination au VIH/SIDA. Cette année encore, l’ONG RAPAA n’a pas failli à son engagement, elle a célébré la journée mondiale de lutte contre le SIDA en tenant compte du thème retenu pour la JMS 2021 et du contexte particulier créé par la pandémie du COVID 19.
Ainsi, en collaboration avec l’ONG FAMME (Force en Action pour le Mieux-être de la Mère et de l’Enfant), une organisation œuvrant depuis de nombreuses années aux côtés des femmes en situation de vulnérabilité, l’ONG RAPAA a conduit des activités de sensibilisation et de dépistage volontaire des IST, VIH/SIDA et de l’hépatite B à l’intention des professionnelles du sexe et des femmes portefaix. Ces actions, qui s’intègrent parfaitement dans le thème mondial de la JMS, ont été exécutées grâce à l’appui technique du CNLS et au soutien financier de l’ONUSIDA.
De par leur précarité, ces femmes, constituent une population clé, un groupe particulièrement exposé aux IST (VIH/SIDA, Hépatites) et à la consommation de substances psychoactives (tabac, alcool, drogues). Souvent marginalisées, la stigmatisation sociale dont elles font l’objet alimente leur vulnérabilité.
Le mercredi 1er et le jeudi 2 décembre 2021, les équipes de l’ONG RAPAA et de l’ONG FAMME ont rejoint les professionnelles du sexe et les femmes portefaix sur les sites publics de Kodjoviakopé et d’Agbadahonou pour des actions d’information, de sensibilisation, de dépistage volontaire des IST VIH/SIDA, de consultations thérapeutiques et de remise de matériels de protection contre le COVID-19.
Durant deux (02) jours d’activités, les équipes d’intervention ont pu sensibiliser plus de 200 femmes sur les conséquences de la consommation abusive de substances psychoactives, notamment les risques de contamination aux IST, VIH/SIDA et à l’hépatite B. Sous l’emprise de substances, il y a plus de risques d’être exposé aux pratiques sexuelles à risques (rapports sexuels non protégés, relations sexuelles non consenties, la vulnérabilité aux agressions sexuelles…). Les messages de prévention en direction des femmes ont également permis de faire le lien entre la consommation de substances psychoactives et les risques d’infection au COVID-19. Ainsi, les bénéficiaires ont été exhortées au renforcement de l’observance des mesures de protection contre le COVID-19.
Afin de renforcer les messages de sensibilisation, des outils de prévention à savoir 600 dépliants, des affiches, des autocollants ont été distribués aux participants… L’ONG RAPAA a aussi associé les artistes slameurs à cette action pour appuyer la diffusion des messages de prévention.
Dans une démarche de réduction de risques liés à la contamination aux IST VIH/SIDA, environ 10000 préservatifs féminins et masculins et 2000 lubrifiants ont été distribués afin d’inciter les femmes à avoir des relations sexuelles protégées.
196 personnes dont 161 femmes et 35 hommes pour la plupart des usagers de drogue ont effectué le test volontaire de dépistage du VIH, de l’Hépatite B et des IST. Les cas positifs détectés ont été orientés vers le centre médico-social de l’ONG FAMME, spécialisé dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH.
53 entretiens thérapeutiques conduits par les psychologues de RAPAA ont permis d’offrir un soutien à 44 femmes et 09 hommes en détresse. Ces personnes pour la plupart des usagers de drogues ont été encouragées à se rendre au centre d’écoute de l’ONG RAPAA pour un accompagnement psychologique et social.
Pour soutenir ces femmes en situation de précarité, en ces temps difficiles de COVID-19, des produits d’hygiène et de protection (masques de protection réutilisables, savons, désinfectant) furent offerts à chaque participante. De plus, un repas chaud leur a été distribué.
Cette intervention auprès des femmes vulnérables s’est réalisée selon une approche participative et communautaire développée par RAPAA, impliquant les autorités locales et les responsables des groupes de professionnels du sexe et des femmes portefaix. La franche collaboration avec l’ONG FAMME a facilité le contact et la forte mobilisation des femmes.
Les responsables de l’ONG RAPAA et de l’ONG FAMME ont rencontré les organes de la presse écrite et de l’audiovisuel le vendredi 04 décembre 2021 au siège de RAPAA. Il s’est agi d’informer les médias sur la situation préoccupante de ces femmes vulnérables, sur les résultats obtenus lors des 02 journées d’activités. En effet, les médias constituent un relais pour sensibiliser le grand public et alerter les décideurs sur les phénomènes de société que sont l’usage de substances et la contamination au VIH SIDA.
Plus que jamais, il importe de réduire les inégalités socioéconomiques, de renforcer les actions en direction des femmes aux conditions de vie difficiles afin d’éviter, leur paupérisation, leur marginalisation avec tous les risques inhérents à leur désinsertion sociale.
L’ONG RAPAA remercie l’ONG FAMME pour le partenariat exemplaire ; le CNLS et l’ONUSIDA pour le soutien technique et financier et tous ceux qui ont contribué au succès des actions menées par RAPAA dans le cadre de la JMS 2021.