L’Alliance nationale pour le changement (ANC) fourbit ses armes. Le week-end dernier, le parti dirigé par Jean-Pierre Fabre a rassemblé ses militants au siège de Lomé pour une réunion stratégique à quelques jours d’un grand meeting prévu le 23 mars à Akassimé. Un rendez-vous pour dénoncer, selon le parti, « les dérives institutionnelles » au Togo.
Au cœur des discussions : le rejet de la 5ᵉ République et des réformes qui l’accompagnent. Pour Jean-Pierre Fabre, la réforme constitutionnelle votée récemment, qui institue un régime parlementaire et installe un Sénat, sonne comme une remise en cause de l’ordre démocratique.
« Nous allons expliquer aux Togolais la situation le 23 mars pour qu’ils connaissent la nature du régime qui les dirige », a martelé le leader de l’ANC. « Ce que l’on fait aujourd’hui est une menace pour la démocratie dans notre pays. »
Les griefs de Jean-Pierre Fabre
Le nouveau Sénat togolais reste l’un des points de friction majeurs. Jean-Pierre Fabre dénonce une institution « inutile » et « dysfonctionnelle », accusant le pouvoir de vouloir créer un organe législatif taillé sur mesure.
« Le Sénat est une institution qui n’est pas nécessaire telle qu’elle va fonctionner au Togo. Sa composition est aussi problématique. On retrouve à la fois des membres nommés et des élus avec les mêmes pouvoirs, ce qui est contraire aux principes fondamentaux d’une Constitution républicaine », a-t-il dénoncé.
Autre sujet polémique : l’attribution du titre de « Père de la Nation » à Gnassingbé Eyadema. Le leader de l’ANC a fermement rejeté cette initiative. « Gnassingbé Eyadema n’a jamais conduit le peuple togolais dans une lutte de libération. Il ne mérite pas ce titre », a-t-il affirmé devant ses militants.
Vers un front commun opposition-société civile
Au-delà de ces dénonciations, Fabre appelle à la construction d’un front uni entre opposition et société civile. « Nous devons nous rassembler et dire non à la 5ᵉ République », a-t-il plaidé.
La date du 23 mars s’annonce donc comme une journée décisive pour l’ANC, qui espère rallier une large frange de la population togolaise à sa cause. « Nous allons mobiliser massivement à Akassimè », promet le parti.
Un face-à-face tendu se profile alors que le climat politique reste marqué par la crispation autour des réformes institutionnelles initiées par le pouvoir.
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