Quatre ans après le départ de l’ex président Alpha Condé, le chronogramme électoral a été interrompu en Guinée par les autorités de la transition. Ce pays africain est dirigé avec un bras de fer par l’ancien commando des forces spéciales mis en service par le gouvernement précèdent.
Arrivé au pouvoir le 5 septembre 2021, le président de la transition Mamadi Doumbouya avait fait des promesses à la population, certaines visaient la création de l’emploi pour la jeunesse et la remise du pouvoir au peuple, ce qui est le droit d’un soldat.
Au cours de cette transition, les manifestations ont été interdites depuis 2022, plusieurs responsables des partis politiques et des médias croupissent dans les geôles de Conakry.
En septembre 2021 lors des manifestations depuis la prise du pouvoir du général Doumbouya, au moins 37 personnes ont été tuées par les forces de défense et de sécurité, indiquent des organisations de la société civile, des médias et des partis politiques. Plusieurs personnes ont été blessées le 19 septembre à Boffa, dans la région de Boké : l’armée aurait tiré sur des personnes qui bloquaient des routes pour protester contre le manque d’électricité.
Violation des droits des populations
La CEDEAO (Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest), avait jugé que la Guinée avait violé les droits à la liberté d’expression et à l’information en restreignant l’accès à Internet. En janvier 2024, l’accès aux réseaux sociaux et aux sites d’actualités avaient déjà rencontré des difficultés dans le contexte des manifestations antigouvernementales.
Le Ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Ousmane Gaoual Diallo, avait ainsi déclaré que « l’Internet n’était pas un droit ». Il a reconnu les perturbations intervenues, qu’il avait toutefois attribuées à un problème technique lié à un câble sous-marin.
En outre, après une discussion avec la CEDEAO, tenue au début de la transition, les autorités de Conakry avaient promis organiser les élections démocratiques en cette année de 2024. Une promesse qui donne la force aux partis politiques de pouvoir mettre la pression au gouvernement actuel de quitter par la grande porte.
L’opposition et la société civile guinéenne vent debout
La société civil réclame le retour à l’ordre constitutionnel, une partie de la population demande le retour de l’octogénaire l’ex président de la Guinée. L’opposition de son côté menace de reprendre avec les manifestions si la date du scrutin n’est pas encore dictée par les autorités qui ne veulent pas communiquer à ce sujet.
La coalition « Union sacrée » qui regroupe plusieurs organisations de la société civile et partis politiques comme l’UFDG (Unions des Forces Démocratique de Guinée), a été établie. Lors de la réunion du lundi 22 avril, les signataires du nouveau regroupement ont appelé les autorités de la transition à organiser des élections au plus vite, avant la fin de l’année.
À défaut, l’Union sacrée « se réserve le droit d’exiger son départ ». Pour des participants de cette rencontre, la transition présidée par le chef militaire n’a pas respecté de nombreuses échéances, ce qui voudrait dire qu’elle veut confisquer le pouvoir.
L’ancien Premier Ministre Cellou Dalein Diallo est attendu en Guinée. L’homme politique regagnera le bercail avant le Congrès du parti l’UFDG prévu au mois de juillet prochain. Est-ce sa présence pourrait bouger les choses ?
Par Mara Diallo
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