En Guinée-Conakry, la messe est dite pour Alpha Conde. On le savait depuis le 5 septembre dernier. Mais alors que le président déchu comptait sur la CEDEAO pour être rétabli, l’organisation régionale, même dans sa fermeté, vient de tourner la page Conde.
En sommet extraordinaire jeudi à Accra, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est fortement préoccupée de la résurgence des coups d’Etat après ceux du Mali en 2020 et 2021.
Les chefs d’Etat et de gouvernement a pris de nombreuses décisions relativement à la situation en Guinée et au Mali. Des décisions que le président en exercice de la CEDEAO, Nana Akufo-Addo doit aller notifier aux nouveaux dirigeants des deux pays.
Sur la situation politique en Guinée, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement réitère sa ferme condamnation du coup du 5 septembre 2021. Elle réaffirme son exigence pour la libération immédiate et sans condition du Président Alpha Condé.
La CEDEAO dit tenir pour responsables les membres du Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD) individuellement et collectivement de l’intégrité physique du Président Alpha Condé.
En réaction, elle décide de maintenir la suspension de la Guinée de toutes les instances de l’organisation jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel.
La CEDEAO veut des élections en Guinée
L’institution sous-régionale exige la tenue, dans un délai de six (6) mois, des élections présidentielle et législatives pour la restauration de l’ordre constitutionnel en République de Guinée.
Ces élections doivent aboutir à l’élection de nouveaux dirigeants de la République de Guinée. Ce qui suppose que la page Alpha Conde est définitivement fermée aux yeux de l’organisation sous-régionale.
Les Chefs d’Etat et de gouvernement ne cherchent désormais que la libération de l’ex-opposant emblématique de la Guinée qui n’a pas su rentrer dans l’histoire de la démocratie africaine. Certainement qu’il trouvera accueil dans un pays de la sous-région lorsqu’il signera sa démission, comme l’exigent le Colonel Mamady Doumbouya et ses hommes.
Aussi, décide-t-elle de la mise en œuvre des sanctions ciblées conformément aux protocoles de la CEDEAO, impliquant l’interdiction de voyage des membres du CNRD ainsi que des membres de leur famille et le gel de leurs avoirs financiers.
« Les membres de la conférence ont demandé au Président en exercice de visiter les Républiques de Guinée et du Mali dès que possible afin de notifier en personne les décisions de la Conférence », précise le communiqué ayant sanctionné le sommet.
Concernant le Mali, la CEDEAO réitère sa demande pour un respect strict du calendrier de la transition devant conduire à la tenue effective des élections dans le délai non négociable de février 2022.
Et à l’occasion du sommet d’Accra, les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’organisation ont également pris note du rapport de suivi de la transition politique en République du Mali présenté par le Médiateur, Goodluck Ebele Jonathan.
A l’issue de ses délibérations, la Conférence a entériné les principales recommandations contenues dans le rapport de la Mission.