Aimé Gogue a enfin levé un petit coin de voile sur l’affaire des 30 millions qui éclabousse la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise ces derniers temps. Le président national de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI) affirme que l’enveloppe en question a été une offrande venant d’un Chef d’Etat. Cependant il conteste l’idée selon laquelle les 30 millions étaient destinés à corrompre le groupe que coordonne, Brigitte Kafui Adjamagbo.
L’affaire a fait grand bruit. Elle avait été révélée par Fulbert Sassou Attisso, président du Togo Autrement, parti membre du regroupement de l’opposition. M. Attisso, au lendemain des législatives disait dans une de ses interventions sur un média de la place que quand on lutte pour l’alternance, on ne reçoit pas de cadeaux par des personnes interposées, après avoir déclaré sans ambages « Il se passe des choses à la C14 ».
La déclaration prise jusque-là avec des gangs vient d’être finalement élucidée par l’un des membres « influent » de la coalition.
« Les gens crient qu’il y a un Chef d’Etat qui nous a donné 30 millions. Bien sûr on a reçu. Nous sommes 14 partis politiques et 30 millions divisés par 14 ne donne même pas 3 millions. Ça fait 2,5 millions par parti » a avoué Aimé Gogue jeudi sur la radio Métropolys.
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Pour lui, ça frise le ridicule du moment où même des responsables au sein de la coalition estiment que l’argent offert avait pour but de saboter la lutte pour l’alternance au Togo. Il soutient par ailleurs qu’aucun leader de la C14 n’est à 2 millions francs près.
« Si moi togolais je pense qu’on a acheté l’un de mes leaders politiques avec 2 millions, j’aurai honte de moi-même. Ça veut dire que les Togolais sont très pauvres et que même leur leader peut être acheté à 2 millions, ce qui est très ridicule. On n’a pas eu à partager ; cela a servi aux manifestations », a ajouté le président d’ADDI.
Prof. Gogue n’a pas dévoilé le nom du donateur de la C14 mais a accusé le gouvernement togolais d’avoir dilapidé les ressources du pays durant la crise. Pour lui, les voyages du porte-parole du gouvernement, Gilbert Bawara pendant la crise coûtaient chers à l’Etat togolais.
« Bawara voyageait classe affaire. Lui seul, ses déplacements ont coûté chers à l’Etat. C’est un ministre mais qui a utilisé beaucoup de ressources du Togo pour ses voyages pendant la crise.», a ajouté l’ancien candidat à la présidence.