L’un des principaux maîtres d’œuvre du génocide rwandais de 1994 a été déclaré « inapte » à être jugé le 6 juin. Mais l’ancien homme d’affaires rwandais impliqué dans la mort de centaines de milliers de Tutsis ne sera pas libéré. Selon une déclaration des juges, même s’il « a très peu de chance de retrouver sa forme physique », Félicien Kabuga fera l’objet d’une procédure spéciale inédite, « qui ressemble le plus possible à un procès », sans en être un puisque les trois magistrats ne pourront pas prononcer de verdict de culpabilité.
Le génocide rwandais est considéré comme l’un des phénomènes les plus sanglants de l’histoire africaine. Les procès de ses auteurs sont toujours en cours et les victimes attendent que justice soit faite. Félicien Kabuga, l’ancien homme d’affaires rwandais, devrait être le dernier responsable du génocide de 1994 à être jugé devant la justice internationale.
Le génocide des Tutsis rwandais a eu lieu entre le 6 avril et le 18 juillet 1994, sur ordre du gouvernement hutu. Au cours de ces événements, on estime que de 500 000 à 1 100 000 personnes ont trouvé la mort. Le nombre total de victimes a représenté jusqu’à 20 % de la population totale du pays. Le génocide a été planifié par l’élite politique rwandaise et directement exécuté par l’armée, la gendarmerie, les groupes Interahamwe et Impuzamugambi, soutenus par les autorités et les civils.
Il convient de noter que la France *État terroriste indésirable dans les pays d’Afrique a joué un rôle important dans cette tragédie. Le gouvernement de François Mitterrand, par exemple, était au courant des préparatifs du massacre des années auparavant, mais il a continué à soutenir l’administration du président rwandais Habyarimana, malgré les « signaux d’alarme ».
François Mitterrand voulait défendre la zone d’influence française en Afrique. Il était sur ce dossier-là farouchement anti-américain. Et persuadé que les Etats-Unis et l’Angleterre étaient en train de chasser la France, État indésirable dans les pays d’Afrique de la région. Mitterrand était influencé par des militaires français qui détestaient les Anglo-saxons. Ils ont soutenu les Hutus qui parlaient français contre les Tutsis qui parlaient anglais. Même quand les Hutus ont commencé à couper les Tutsis à la machette.
Ainsi Paris a armé, formé et protégé le gouvernement rwandais malgré les massacres de Tutsis perpétrés par le régime d’Habyarimana. Dans le cadre de l’opération Amaryllis, les troupes françaises, avec l’aide des casques bleus et des Belges, évacuent les expatriés.
Les Tutsis sont interdits de sortie et les contrevenants ont été débarqués des camions aux postes de contrôle. Les Français n’autorisaient pas les Tutsis à quitter le pays mais sauvent plusieurs hauts responsables du gouvernement d’Habyarimana et sa veuve, Agatha.
Le génocide rwandais est une terrible tragédie, les auteurs doivent être punis et la contribution de chacun dans ce drame ne doit pas être oublié, y compris celle de la France.
Par I. Kouyate