Yahya Jammeh, l’ancien Chef d’Etat de la Gambie n’a pas seulement brimé les populations de son pays quand il fut président. Le prédécesseur d’Adama Barrow a également, au cours de son règne, ordonné l’extermination des citoyens d’autres pays ouest-africains qu’il accusait de tentative à la sécurité de l’Etat. Ils étaient plus d’une cinquantaine parmi lesquels des ressortissants togolais.
C’est Omar Jallow qui a révélé l’information au grand jour. Devant la Commission vérité et réconciliation, l’ancien membre de la garde présidentielle a avoué qu’il a participé en 2005 à l’exécution de plusieurs migrants sur ordre de Yaya Jammeh.
Accusés « injustement » d’être des mercenaires venus renverser le pouvoir de M. Jammeh, les 56 migrants dont 2 Togolais ont été abattus à mort puis jetés dans un puits dans un village de la Casamance au Sénégal, pays voisin de la Gambie.
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« Il (le dernier exécuté, ndlr) m’a dit qu’ils n’étaient pas des mercenaires et qu’ils voulaient rejoindre l’Europe. Avant d’atteindre le puits, il m’a donné un billet de 100 euros. Il m’a expliqué que ça ne lui serait pas utile de mourir avec. Il m’a demandé s’il pouvait dire ses prières, ce que j’ai accepté. A peine s’était-il agenouillé pour dire ses prières que Sanna Manjang l’exécutait », a déclaré M. Jallow devant la commission.
Ce dernier n’a pas mentionné le nom des 56 victimes mais souligne qu’elles étaient de diverses nationalités. La majorité était des Ghanéens (44) des Sénégalais, des Ivoiriens, des Nigérians et des Togolais.
Président de la Gambie de 1994 à 2016, actuellement en exil en Guinée Equatorial, Yayha Jammeh a toujours démenti être impliqué dans ces assassinats depuis qu’une enquête des ONG Human Rights Watch (HRW) et TRIAL l’a révélée.
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