Des militaires gabonais ont annoncé mercredi l’annulation de l’élection présidentielle à l’issue de laquelle le chef de l’Etat sortant, Ali Bongo est déclaré gagnant avec 64,27% des suffrages. Des militaires, réunis au sein du Comité de transition et de restauration des institutions, ont mis fin au régime Bongo et prononcé la dissolution des institutions.
La commission électorale a proclamé Ali Bongo vainqueur des élections du samedi dernier avec 64.27%. Son challenger principal, l’opposant Albert Ondo Ossa avait obtenu 30.77%. Ce dernier a qualifié les élections de frauduleuse et revendiqué la victoire.
Quelques heures après la lecture des résultats sur Gabon Première, la télévision nationale, des coups de feu sont entendus à Libreville. Les résultats sont ensuite donnés sur Gabon 24, la chaîne dont les studios se trouvent dans le palais présidentiel.
Des militaires gabonais en action
Pendant que les chiffres continuent d’être donnés, une douzaine de militaires apparaissent ensuite à l’écran. Ils annoncent mettre fin « au régime en place », proclament l’annulation des élections et la dissolution des institutions.
Dans le groupe, des bérets rouges, des gendarmes, des bérets verts de la garde républicaine et une personne en civil.
Le communiqué est lu par un béret noir, un soldat des régiments blindés. Ce communiqué est signé par le Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI).
Les militaires dénoncent « une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos »
Des résultats tronqués
« Nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place. À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés », ont-ils dit.
Les militaires du CTRI annoncent la dissolution de toutes les institutions de la république, notamment le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle.
« Nous appelons la population au calme et à la sérénité et nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon à l’égard de la communauté internationale », précisent les militaires qui déclarent la fermeture des frontières du pays « jusqu’à nouvel ordre ».
Pendant ce temps, les gabonais ont retrouvé la joie de la connexion Internet. Plusieurs manifestations de joie sont signalées dans la capitale et les militaires font la ronde dans les rues et saluent de la main les civiles qui les applaudissent.