Forces Démocratiques pour la République (FDR) conteste les résultats provisoires des élections législatives et régionales du 29 avril. Le parti ayant participé à ce double scrutin dans 21 circonscriptions électorales dénonce une mascarade électorale orchestrée par le pouvoir en place avec le but d’humilier l’opposition. Face à la presse lundi, Me Dodji Paul Apevon et son bureau exécutif ont exhibé des fraudes « massives » dont ils ont été témoins le jour du vote.
Les FDR pointent de fraudes massives constatées dans plusieurs circonscriptions électorales qui dépassent l’entendement humain. Des éléments qui amènent le parti à contester les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale.
Des les résultats provisoires entachés selon le parti
La formation politique déplore l’accès aux salles de vote refusé aux délégués des candidats de l’opposition, les bourrages d’urnes à visage découvert dans la plupart des bureaux de vote notamment à Kpéyidji, Klologo, Adjodogoun, Yohonou, Mamissi, etc. dans la circonscription électorale de Vo. Dans ces localités essentiellement, on estime que les urnes ont été remplies avant l’heure officielle d’ouverture des bureaux de vote.
De même, les FDR révèlent que des électeurs ont été surpris avec plusieurs bulletins déjà votés avant leur entrée dans les bureaux de vote. Des électeurs ont refusé, après leur vote, de mettre le doigt dans l’encre indélébile avec la complicité des membres des bureaux de vote.
Ils s’offusquent aussi du fait que des procurations ont été signées à blanc par des présidents de CELI et remises à des candidats UNIR qui les ont utilisées abondamment comme ce fut le cas du village de Dagbati dans le Vo.
Des violences sont exercées sur des délégués de candidats de l’opposition, suivies parfois de leur expulsion des bureaux de vote dans plusieurs circonscriptions électorales. A cela s’ajoute la radiation de plusieurs électeurs par endroits, notamment à Lomé, qui ne l’ont appris que le jour du vote.
Le parti raconte également que dans plusieurs localités, des personnes dont les chefs de villages et de cantons remettaient de l’argent à des électeurs lorsqu’ils leur prouvent par des photos prises dans les bureaux de vote qu’ils ont voté pour UNIR.
Dans le même ordre d’idées, il signale qu’au jour du vote, des individus assis à côté des isoloirs orientent les électeurs à voter pour UNIR. Plus flagrant reste l’absence du logo des FDR sur la liste des élections régionales dans la circonscription électorale de l’Avé.
« Nous savions que notre choix de participer aux élections comportait d’énormes risques à cause de l’appel au boycott de certains de nos compatriotes et des fraudes que vont certainement organiser la bande de copains et de coquins qui ont pris notre pays en otage », précise la déclaration liminaire du parti.
Pas de saisine de la Cour constitutionnelle
Parallèlement, les FDR ne sont pas tellement friands à une quelconque idée de saisir la cour constitutionnelle contester les résultats ou pour l’annulation du double scrutin.
« Des démarches faites contre des élections truquées au Togo n’ont jamais été prises en compte par la cour constitutionnelle. Même si nous la saisissons, elle va encore faire du verbiage. Ce serait d’ailleurs une occasion de se faire humilier doublement. On a été humiliés par les fraudes massives des élections et la Cour aussi viendra en rajouter avec sa phrase fétiche, les irrégularités constatées n’entachent en rien la crédibilité du scrutin », a partagé Me Dodji Apevon.
Le président des FDR, élu pour les législatives au côté de 4 autres opposants, rassure que le débat soit houleux à la prochaine assemblée nationale.
« Nous allons organiser la résistance même si nous ne sommes que 5 au parlement. Car si on laisse les choses en l’état, le Togo disparaîtra dans 10 ans sur la carte », a conclu l’avocat.