Plusieurs milliers de partisans de l’opposition ont manifesté dans les rues de Lomé et de plusieurs localités du Togo mardi. A l’appel de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, les manifestants ont exprimé, dans le calme, leur volonté de voir rétablir la Constitution de 1992 dans sa version originelle ainsi que l’effectivité du droit de vote pour les togolais de la diaspora. Au point de chute de la manifestation à Lomé, Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition n’a donné aucun crédit à la volonté du dialogue affiché par les autorités togolaises.
Pour le président de l’ANC, si la manifestation de ce jour a pu se tenir, c’est grâce à la détermination des populations togolaises acquises à la cause de la coalition des 14 partis politiques le gouvernement a cédé sur la question des marches en semaine.
Abordant la question des mesures prises par le gouvernement, le Chef de l’opposition togolaise estime que le gouvernement devrait plutôt relâcher tous les militants de l’opposition arrêtés depuis le 19 août dernier. Il salue la restitution des motos. Mais sur la levée du contrôle judiciaire dont lui-même fait objet, il estime que la question n’est pas à ce niveau. Pour M. Fabre, les autorités doivent également relâcher les personnes détenues dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara depuis cinq ans.
Au sujet du dialogue annoncé, Jean-Pierre Fabre est catégorique. Pour lui, si dialogue doit y avoir, ce sera seulement sur ce que veut le peuple et qui n’est autre que le retour à la Constitution de 1992 ou le départ du pouvoir de Faure Gnassingbé.
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Pour le patron de l’ANC, le fait que les manifestations aient été empêchées aussi bien à Sokodé, à Bafilo, à Aného et à Kpalimé ne démontre pas la sincérité dans la démarche du gouvernement et ne permet pas à l’opposition de faire confiance au pouvoir pour des discussions.
« Ils disent qu’ils ont pris des mesures d’apaisement. Et pourtant aujourd’hui encore, ils ont empêché ce mardi nos manifestants à Sokodé et à Bafilo. Et dire que nous allons les croire et nous mettre à table avec eux, jamais ! Nous ne sommes pas fous », a déclaré M. Fabre qui a déploré les nombreux blessés enregistrés à Sokodé.
L’opposition invite les populations à sortir encore plus massivement mercredi.