Arrivé à Lomé en octobre 2022 après le coup d’Etat du 30 septembre, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Damiba continue son exil au Togo. L’ancien chef d’Etat burkinabè est mis dans de bonnes conditions par les autorités togolaises. Le bourreau de Roch Christian Kaboré vit discrètement dans la capitale togolaise sous contrôle sécuritaire.
« Je suis dans de bonnes conditions à Lomé », a déclaré le week-end dernier le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba au micro de RFI.
L’officier supérieur de l’armée burkinabè est logé dans le quartier huppé et sécurisé de la cité OUA. Il y mène une vie discrète, à l’abri des regards, et veille à ne pas gêner ses hôtes.
En octobre 2022, le gouvernement togolais a justifié le choix d’accorder l’asile à celui qui avait écarté Roch Christian Kabore par un coup d’Etat en janvier de la même année par l’esprit d’engagement du Togo à œuvrer pour la paix dans la sous-région.
« Le Togo, comme la Cédéao, salue le fait que l’esprit de paix l’ait emporté. L’accueil de M. Damiba fait partie de cet esprit », disait Prof Akodah Ayewouadan.
Paul-Henri Damiba aime la terre de ses pères
Paul-Henri Damiba avait renversé Roch Christian Kaboré en janvier 2022. Il a été renversé à son tour par le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans au moment des faits. Après avoir résisté dans un premier temps, M. Damiba avait finalement accepté de démissionner à la suite d’une médiation menée entre les deux rivaux par des chefs religieux et communautaires.
Depuis lors, il vit en exil. Il dit avoir fait ce choix pour permettre au nouveau président de la transition de ‘’montrer ce dont il est capable’’.
« J’ai préféré ce recul pour permettre aux nouvelles autorités de conduire selon leur vision pour la stabilité du pays », a-t-il indiqué l’ancien chef d’Etat.
Un recul qui n’aura duré que 5 mois car, M. Damiba a une forte envie de rentrer dans son pays natal pour savourer la ferveur familiale.
« Mon pays me manque évidemment… Je suis tout autant pressé de retrouver le pays de mes parents et de mes grands-parents. Je pense que c’est une histoire de cœur. Le sang qui coule dans mes veines est burkinabè », a-t-il avoué.