L’Alliance nationale pour le changement (ANC) a annoncé samedi le rejet des élections sénatoriales prévues pour février 2025. Elle rejoint ainsi la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP). Le parti justifie ce boycott par l’illégitimité des institutions actuelles du pays et une composition antidémocratique du sénat.
Déjà en 2020, Jean Pierre Fabre, président national de l’ANC a adressé à Payadowa Boukpessi, alors ministre de l’administration territoriale, une correspondance dans laquelle il dénonçait une composition hétéroclite et inacceptable qui discrédite le Sénat.
L’ANC dénonce la disposition qui permet au chef de l’exécutif de nommer des membres de la chambre haute, en l’occurrence un tiers des 61 membres du Sénat. Pour le parti, la nomination d’un tiers des membres par une quelconque autorité est une violation des principes fondamentaux de la représentativité et de la séparation des pouvoirs.
« En conférant au chef de l’exécutif, chef de l’État, une influence directe, au demeurant disproportionnée, sur la composition du Sénat, cette disposition remet en cause le caractère démocratique et indépendant de cette institution », a indiqué le parti de Jean Pierre Fabre.
Dans le même temps, l’ANC soutient qu’il est incongru et abusif que le chef de l’exécutif, qui ne peut se prévaloir d’aucun mandat d’élu, ni au titre national ni au titre local, s’arrange le privilège de nommer, au sein d’une institution composée d’élus, des membres non élus, qui seraient dotés des mêmes pouvoirs et prérogatives que les membres élus.
Une mascarade d’élections sénatoriales ?
L’institution du sénat est l’une des dispositions contenues dans la constitution en vigueur depuis mai 2024. L’Alliance Nationale pour le Changement rejette ce texte fondamental qu’elle considère comme un coup d’État de force constitutionnelle.
Ce changement de constitution, détaille-t-elle, imposé de manière unilatérale et sans consultation du peuple a gravement porté atteinte à la légitimité des institutions. De là, elle dénonce à nouveau les résultats des dernières législatives et régionales.
« Les législatives et les régionales ont été entachées de fraudes massives et d’irrégularités graves et flagrantes. A l’absence de garanties de transparence, d’indépendance et d’équité, il est évident que les élections sénatoriales annoncées ne pourront être qu’une nouvelle mascarade électorale » ont averti M. Fabre et ses collègues qui réitèrent que toute élection organisée dans ces conditions ne saurait refléter la volonté réelle des citoyens.
L’ANC tient à la constitution de 1992
En lieu et place du sénat, l’Alliance Nationale pour le Changement appelle à la mise en place de réformes profondes et exotiques avant toute nouvelle consultation électorale.
« Ces réformes doivent inclure le retour à la Constitution de 1992, une révision du cadre électoral en consultation avec toutes les forces du de la Nation, l’établissement d’une commission électorale véritablement indépendante et l’arrêt immédiat des pratiques antidémocratiques qui fragilisent nos institutions », a exigé le parti.
Par ailleurs, le parti décrit une situation politique délétère créée et entretenue dans le pays par le régime et appelle le peuple à rester mobilisé et vigilant pour défendre la démocratie fondée sur des élections.
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