La version finale de l’accord post-Cotonou entre les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et l’Union Européenne sera signée d’ici 6 à 9 mois. Le négociateur en chef de l’Organisation des Etats ACP (OEACP) a donné cette assurance. Le Chef de la diplomatie togolaise affirme que l’accord prend en compte aussi bien le volet technocratique que celui humain. De même, il assure que l’intérêt des pays africains est sérieusement pris en compte dans le cadre des négociations.
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Dans une interview accordée au Magazine de l’Afrique, le ministre togolais des affaires étrangères assure que l’accord trouvé au bout de deux ans est un bon compromis.
« Nous nous sommes entendus sur l’essentiel afin de rassurer les populations des 79 pays ACP et des 27 pays européens. Comme négociateurs, nous sommes optimistes parce que nous pensons que ce nouvel accord défend les intérêts des pays ACP », affirme Prof Robert Dussey.
Pour le négociateur en chef des pays ACP, les intérêts des pays africains ont bien été défendus au sein du groupe ACP et cet accord va nettement dans leur sens.
Prof Dussey indique par ailleurs que toutes les visions ont été prises en compte dans l’accord qui sera signé dans six à neuf mois. Il relève que le nouvel accord est spécifique parce qu’il consacre un protocole pour chaque région.
« L’accord de Cotonou tenait en un bloc et concernait tous les pays ACP et ceux de l’UE. Aujourd’hui, la spécificité du nouvel accord est d’être un socle commun aux trois entités ACP. Au-delà, il existe un protocole pour chaque groupe qui le représente dans ses particularités. Comme celui de Cotonou, cet accord a une durée de vie de vingt ans », s’est-il réjoui.
Pour appuyer, Robert Dussey indique qu’il était temps de reconnaître que les problèmes des Africains sont différents de ceux des Caraïbes et du Pacifique.
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On note que l’accord porte en son sein des valeurs partagées par les pays ACP avec l’UE comme la démocratie, le respect et la promotion des droits de l’homme, le respect de l’environnement.
Toutefois, Prof Dussey est conscient que le continent africain est important par sa démographie et par ses dimensions. Mais pour lui, les Africains ne pourront prendre leur destin en main que s’ils s’intègrent dans le monde. Il estime que pour avoir un bon partenariat, les africains doivent être conscients de ce qu’ils veulent et des enjeux mondiaux qui sont les nôtres.
« Le problème n’est pas seulement d’avoir des partenariats entre l’Union africaine et l’UE, la Chine ou d’autres puissances encore. C’est d’être conscients des enjeux, de définir nos priorités et de discuter pour nous permettre aussi un jour de faire l’histoire mondiale à notre tour », a-t-il appelé.
Pour ce faire, il précise que les négociations ACP-UE ont été menées dans un esprit du nouveau leadership africain, ce nouvel élan et cette ambition du continent africain pour prendre en main son destin.
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